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Jérusalem-Est : malgré le retrait des détecteurs de métaux, le boycott de l'esplanade des Mosquées se poursuit

Les Palestiniens réclament le retrait de tout dispositif de surveillance sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Le boycott continue mardi, malgré le retrait par Israël des détecteurs de métaux.

Article rédigé par Etienne Monin - Edité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des musulmans palestiniens participent à des prières de rue en signe de protestation contre les dispositifs de surveillance sur l'esplanade des Mosquées, le 25 juillet 2017, à Jérusalem. (RONEN ZVULUN / REUTERS)

Les détecteurs de métaux aux abords de l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, ont été retirés, mardi 25 juillet, sur décision du cabinet israélien de sécurité après une intense mobilisation diplomatique internationale. L'installation de ces détecteurs, le 16 juillet, au surlendemain de la mort de deux policiers israéliens dans une attaque, avait déclenché des violences meurtrières entre Palestiniens et forces israéliennes. Mais, sur place, les tensions restent vives.

Les Palestiniens réclament le retrait total de tout dispositif de surveillance sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem : le reportage d'Etienne Monin

Le gouvernement israélien souhaite en effet remplacer les portiques par des caméras de surveillance mais les autorités religieuses palestiniennes ont rejeté cette mesure et, mardi, le Waqf, l'autorité religieuse qui gère le site, a prévenu qu'en attendant le retour à la situation précédente, les fidèles continueraient à prier hors de l'esplanade.

En face d'un groupe de policiers postés Porte de Bab al-Majles, Moussa Kouss, le responsable de l’association des Africains dans la vielle ville, engagée dans la defense de la mosquée Al-Aqsa, montre ce qu'il reste du dispositif : "Ça, c'est le support qu'ils ont installé hier (lundi 24 juillet) pour mettre les caméras. Et ça, c'est là où il y avait les détecteurs de métaux".

Des caméras à la place des portiques

Si les détecteurs de métaux ont bien disparu, l’idée de la surveillance, elle, est toujours là. "Si on veut entrer, il faut qu'on se mette sur quatre lignes je crois et les caméras détectent si vous avez quelque chose avec vous, explique Moussa Kouss. Pour moi, c'est un changement dans les règles parce que ça n'était pas là avant."

Habituellement, cette rue est l’une des entrées principales pour la mosquée. Ce mardi matin, la ruelle a des allures d’antichambre : des fidèles et des employés de l’esplande attendent, assis contre le mur. Certains sont sortis vers 2h du matin quand le retrait des portiques a été officialisé. "On n'a pas de haut-parleur dans la mosquée, poursuit Moussa Kouss, mais, avec les réseaux sociaux, les gens ont compris que quelque chose était en train de se passer et, en quelques minutes, il y avait 200 personnes, ici, dans la rue."

"Un viol de la vie privée"

Pour ces Palestiniens, le retrait des détecteurs de métaux ne marque pas la fin de leur mobilisation. Le boycott continue. "Ce n'est pas vraiment une victoire, ce n'est pas assez, confie Maadi, un employé de l’organisation jordanienne qui gère l’esplanade des Mosquées. On a juste obtenu le retrait des détecteurs de métaux mais il reste les caméras. Ces caméras, elles, peuvent prendre des images de vous comme si vous étiez nu. Il y a des femmes qui entrent sur l'esplanade. C'est un viol de la vie privée donc on veut que les choses reviennent comme elles étaient avant."

Cette volonté de revenir à la situation d’avant le début de la crise se voit aussi Porte des Lions, un peu plus loin, où des femmes continuent les prières de rue.

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