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Israël-Palestine : les frappes sur Gaza pourraient constituer des crimes de guerre, selon la Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU

Michelle Bachelet a souligné qu'elle n'avait pas reçu à ce jour de preuve que les bâtiments de Gaza visés par les bombardements israéliens étaient bien utilisés à des fins militaires. Elle a également dénoncé les tirs "aveugles" de roquettes du Hamas sur Israël.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a tenu, le 27 mai, une réunion à Genève (Suisse) sur les atteintes aux droits humains dans les territoires palestiniens occupés et en Israël. (MARTIAL TREZZINI / KEYSTONE / AP)

La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré jeudi 27 mai, lors de l'ouverture d'une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève (Suisse), que les attaques aériennes perpétuées par Israël dans la bande de Gaza pourraient constituer un crime de guerre "s'il s'avère que l'impact sur les civils et les objets civils est indiscriminé et disproportionné".

La représentante de l'ONU a souligné qu'elle n'avait pas reçu à ce jour de preuve que des bâtiments visés étaient bien utilisés à des fins militaires : "Malgré les affirmations d'Israël selon lesquelles nombre de ces bâtiments accueillaient des groupes armés ou étaient utilisés à des fins militaires, nous n'avons pas vu de preuves à cet égard", a-t-elle déclaré. Pour rappel, le quatrième conflit depuis 2008 entre le Hamas et Israël, qui a éclaté le 10 mai, a causé plusieurs centaines de morts. Au total, 254 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes du Hamas ont quant à eux fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d'après les autorités israéliennes.

"Les Palestiniens ont aussi des droits"

Cette réunion onusienne survient moins une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, à la demande du Pakistan, coordinateur de l’Organisation de la coopération islamique, ainsi que des autorités palestiniennes. Un projet de résolution a vu le jour pour demander à la commission d'examiner "toutes les violations présumées du droit humanitaire international et toutes les violations et abus présumés du droit international des droits de l'homme" ayant abouti aux récentes tensions israélo-palestiniennes.

Michelle Bachelet a également souligné, lors de la réunion du Conseil des droits de l'homme, que les tirs de roquettes lancées par le Hamas "sont aveugles et ne font pas de distinction entre les objets militaires et civils, et leur utilisation constitue donc une violation manifeste du droit humanitaire international". Quant aux frappes aériennes israéliennes sur Gaza, a-t-elle ajouté, elles ont fait "de nombreux morts et blessés parmi les civils, et engendré des destructions et des dommages à grande échelle sur des biens civils". "Il ne fait aucun doute qu'Israël a le droit de défendre ses citoyens et ses résidents. Cependant, les Palestiniens ont aussi des droits. Les mêmes droits", a insisté la Haute-Commissaire, appelant par ailleurs les autorités israéliennes à "mettre immédiatement un terme au processus d'expulsions" de familles palestiniennes, "conformément aux obligations d'Israël en vertu du droit international".

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