Israël : Nétanyahou appelle les Israéliens à ne pas se faire justice eux-mêmes après la mort d'un Erythréen
L'homme a été pris par erreur pour un assaillant après une attaque dans le sud d'Israël.
"Personne n'a le droit d'appliquer ses propres lois." Benyamin Nétanyahou a appelé lundi 19 octobre les Israéliens à ne pas se faire justice face à l'escalade des violences, quelques heures après la mort d'un Erythréen pris pour l'auteur d'un attentat. "Nous sommes un pays respectueux de la loi", a déclaré le Premier ministre israélien, dans des propos diffusés par la radio publique.
Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, et la Cisjordanie occupée sont en proie depuis le 1er octobre à une spirale qui fait craindre un nouveau soulèvement de grande ampleur. Les affrontements entre lanceurs de pierres et soldats sont quotidiens, les agressions entre Palestiniens et colons, permanentes. L'un des traits distinctifs de ces violences est la succession d'attentats commis le plus souvent à l'arme blanche par des Palestiniens isolés contre des soldats israéliens, des policiers ou des civils juifs jusqu'en Israël même.
Des coups de pied dans la tête
Dimanche soir, un homme a de nouveau semé la panique en entrant armé d'un pistolet et d'un couteau dans la gare routière de Beersheba (sud d'Israël). Cet Arabe israélien de 21 ans a tué un soldat de 19 ans, s'est emparé de son fusil M-16 et a tiré sans discrimination, blessant une dizaine de personnes avant d'être abattu.
Dans la confusion, un agent de sécurité a ouvert le feu sur un Erythréen de 29 ans, Habtom Zarhum, qui essayait de se mettre à l'abri et qu'il a pris pour un assaillant. Des vidéos montrent ensuite celui qui semble être Habtom Zarhum allongé dans son sang et des témoins lui mettre un banc sur le corps et lui asséner des coups de pied dans la tête. L'Erythréen a succombé plus tard à ses blessures.
L'hôpital, interrogé par l'AFP, a répondu ne pas être en mesure de dire si Habtom Zarhum aurait survécu s'il n'avait pas été battu. Sari Bashi, la directrice locale de l'organisation Human Rights Watch, a qualifié sa mort "de conséquence tragique mais prévisible dans un climat où certains politiciens israéliens encouragent les citoyens à se faire justice eux-mêmes". La police israélienne a dit considérer comme "extrêmement grave" l'agression de cet homme et rechercher ceux qui l'ont frappé.
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