Guerre entre le Hamas et Israël : qu'en est-il finalement de l'aide européenne aux Palestiniens ?
Les Européens vont-ils réussir à adopter une position commune face à la guerre en cours entre le Hamas et Israël, et notamment sur la position à adopter sur l'aide européenne aux Palestiniens ? Les ministres des Affaires étrangères des 27 pays ont débattu dans l'après-midi du mardi 10 octobre. La Commission européenne a fait une mise au point après le cafouillage de la veille, lorsqu'elle a d'abord annoncé suspendre l'aide européenne aux Palestiniens, avant de faire marche-arrière.
Il faut d'abord distinguer les deux types d'aides européennes. Il y a l'aide humanitaire, soit près de 30 millions d'euros cette année, destinée aux populations les plus vulnérables. Ce soutien financier n'est aucunement remis en question et ne l'a jamais été, assure-t-on à Bruxelles. Il y a ensuite les aides au développement. Cela correspond à 1,2 milliard d'euros sur quatre ans, soit environ 300 millions d'euros par an. Ils servent à financer des projets d'infrastructures dans le secteur de l'eau, de l'énergie, à construire des hôpitaux et à soutenir les services publics de l'Autorité palestinienne.
Sur ce volet, la Commission a en effet clarifié sa position. Elle va rééxaminer les projets un par un et s'assurer qu'aucune somme n'est détournée pour alimenter, notamment, les activités du Hamas, organisation qu'elle considère comme terroriste. Après cette revue, elle verra alors s'il y a lieu ou pas de suspendre certains projets, a expliqué mardi 10 octobre, Eric Mamer, le porte-parole de l'institution.
Un réexamen est finalement décidé
Cette mise au point intervient dans un climat assez électrique depuis 24 heures, entre certaines capitales et la Commission, accusée de ne pas avoir assez consulté, et même entre institutions. En effet, lundi 9 octobre, le commissaire hongrois Oliver Varhelyi a annoncé une suspension de tous les paiements. Il a pris cette décision tout seul, a admis le porte-parole de la Commission. Il faut souligner que la Hongrie, avec Viktor Orban à sa tête, est pro-israélienne. Ceci explique sans doute explique cela, même si c'est un sérieux dérapage pour un commissaire.
Il s'en suit donc un rétropédalage. Lundi 9 octobre, dans la soirée, la Commission annonce qu'elle ne suspend aucun paiement à ce stade. Elle préfére lancer une simple vérification avant toute décision. Plusieurs États ne seraient pas opposés à ce réexamen, c'est le cas de la France ou même de l'Allemagne, dont on comprend mardi 10 octobre qu'elle ne suspendra pas son aide non plus sans examen préalable, contrairement à ce qui avait été compris lundi 9 octobre.
C'est en tout cas ce qu'affirme le diplomate en chef de l'Union européenne, Josep Borrell, qui, lui, plaide publiquement pour un soutien financier durable aux Palestiniens. Josep Borrell, que l'on ne sent pas totalement sur la même ligne que la Commission en termes de communication. Il règne à Bruxelles un flottement surprenant sur un sujet si politiquement sensible.
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