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Guerre entre le Hamas et Israël : l'Egypte veut aider les Gazaouis mais pas en ouvrant sa frontière

Israël a exigé vendredi l'évacuation des civils de Gaza vers le sud. Le problème, c'est que l'Egypte ne compte pas accueillir ces réfugiés. Le Caire mise plutôt sur l'option d'un corridor humanitaire, notamment pour acheminer de l'aide.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des habitants évacuent la ville de Gaza, à la suite de l'avertissement israélien concernant l'intensification des opérations militaires dans la bande de Gaza, le 13 octobre 2023. (MOHAMMED SABER / MAXPPP)

L’aviation israélienne a lancé des tracts vendredi 13 octobre demandant à la population de Gaza de fuir vers le sud du territoire. Le Hamas a rejeté cet ordre d’évacuation de plus d’un million de civils,qui sont désormais piégés. La seule porte de sortie pour eux, c’est l’Egypte mais Le Caire ne compte pas laisser passer les civils palestiniens.

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L’unique point pour fuir la souricière de Gaza, c’est le poste de Rafah qui marque la frontière avec l’Egypte. L’autre point de passage au nord du territoire, celui d’Erez, étant fermé. Mais l’Egypte ne veut absolument pas recevoir un flot de civils fuyant les combats, notamment parce qu'elle accueille déjà entre 50 et 70 000 réfugiés palestiniens sur son sol. Il s'agit de réfugiés des guerres israélo-arabes de 1967 et 1973 et qui ne sont jamais rentrés chez eux.

Les autorités égyptiennes ne veulent pas que la péninsule du Sinaï devienne le territoire alternatif des Gazaouis. Le président al-Sissi a redit récemment que les habitants de Gaza devaient rester sur leurs terres. Cette idée de transfert de la population palestinienne dans le Sinaï est un "vieux" plan des autorités israéliennes pour en finir une bonne fois toute avec ce "territoire rebelle".

L'aéroport d'al-Alrish dans le Sinaï, plateforme logistique

S'il n'est pas question donc d’accueillir des civils, l’Egypte travaille sur un corridor humanitaire. C'est l'option qui est actuellement en négociation, notamment avec les Etats-Unis. Il s'agirait de sécuriser un passage via le poste-frontière de Rafah pour les ambulances évacuant des blessés et pour acheminer de l'aide d'urgence dans l'autre sens, comme cela s'est fait lors des précédents affrontements entre le Hamas et Israël.

La ville d'al-Arish au nord du Sinaï, à 50 kilomètres de Gaza, a été choisie par l'Egypte pour recevoir l'aide humanitaire internationale. Son aéroport va servir de plateforme logistique. Le roi Abdallah II de Jordanie a déjà ordonné l'envoi d'un avion rempli de médicaments et de produits d'urgence, tout comme le Qatar qui a affrété un appareil transportant le même type de cargaison.

>> Guerre entre le Hamas et Israël : la mise en place d'un corridor sécurisé pour évacuer des civils de Gaza est-elle réalisable ?

Malgré tout, pour que cette assistance pénètre dans le territoire palestinien, il faut le feu vert des Israéliens qui bombardent régulièrement le poste-frontière de Rafah, côté Gaza. Or, pour l'heure, Israël maintient son blocus complet. La sécurité égyptienne a fait savoir que l'aide humanitaire ne bougerait pas d'al-Arish sans un accord avec l'État hébreu pour son acheminement dans la bande de Gaza.

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