Guerre entre le Hamas et Israël : comment le conflit influence la politique américaine
Lors de sa rencontre avec Benyamin Netanyahou, Anthony Blinken, Secrétaire d’État des États-Unis, devra défendre la position de son pays dans le conflit qui oppose Israël et le Hamas. Jérôme Viala-Gaudrefroy, spécialiste des États-Unis, décrit les enjeux derrière la rhétorique utilisée par la diplomatie américaine : "Joe Biden l’a dit lui-même, en parlant d’une pause, mais d’un refus d’un cessez-le-feu." Aux États-Unis, "une partie de la jeunesse américaine et de la gauche, des Arabes-Américains et des Juifs-Américains demande un cessez-le-feu", en pleine période de précampagne présidentielle américaine. Selon lui, la question pourrait aussi être soulevée lors des élections.
Interrogée sur la prise de parole imminente du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche en Méditerranée et au Moyen-Orient, soutient que "le Hezbollah a beaucoup à perdre en se lançant dans une opération militaire. Mais il a une rhétorique de soutien au Hamas qui fait que si les Américains ne parviennent pas à obtenir un cessez-le-feu ou une trêve, il lui sera difficile de ne pas intervenir." L’experte insiste sur "le besoin du cessez-le-feu et pas d’une trêve humanitaire." Elle rappelle que cette guerre contre le Hamas n’est pas la première : "Il y a en a déjà eu quatre, dont une avec 1 400 morts côté palestinien, avec l’objectif de détruire le Hamas. (…) On est dans un système où on ne va pas détruire un mouvement politique et militaire avec des bombes et en faisant autant de morts civiles."
Le conflit pourrait impacter les élections présidentielles américaines
La question divise aussi au Parlement américain. "Il y a eu à la Chambre un vote pour aider Israël de 14 milliards de dollars tout en découplant ça de l’Ukraine", rappelle Jérôme Viala-Gaudrefoy. Selon lui, cette décision sera retoquée par le Sénat et "Biden a dit qu’il mettrait un veto", à quelques jours du vote du budget américain. "Les Républicains sont tous unis derrière Israël mais pas pour ce qui est de l’Ukraine. Chez les Démocrates, il y a un relatif soutien à Israël mais des divisions à gauche." Agnès Levallois rappelle que sous l’administration Trump, "les Républicains ont tout fait pour mettre de côté la question palestinienne en favorisant les accords d’Abraham, avec le déplacement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Si Trump revient aux affaires, c’est pire que tout." Jérôme Viala-Gaudrefoy rappelle que ce dernier a "des proximités idéologiques" avec Benyamin Netanyahou et Vladimir Poutine. Selon lui, la Russie "a tout intérêt à ce que ça se passe le plus mal possible, car ça va affaiblir l’aide américaine à l’Ukraine."
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