Guerre entre Israël et le Hamas : qui sont les trois Français toujours disparus et présumés otages du mouvement palestinien

Alors que l'incertitude demeure concernant ces trois hommes, Emmanuel Macron rend un hommage national mercredi 7 février aux victimes françaises de l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une pancarte demandant la libération du Franco-Israélien Ofer Kalderon, otage du Hamas, à Tel-Aviv, le 30 décembre 2023. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Dans la cour des Invalides, 55 portraits et 55 familles. Emmanuel Macron rend un hommage national mercredi 7 février aux victimes françaises de l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël. Cet hommage, inédit hors d'Israël, intervient quatre mois jour pour jour après l'attaque du mouvement islamiste palestinien, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Avec 42 Français tués, trois toujours disparus et présumés otages, quatre otages libérés et six blessés, il s'agit du plus lourd bilan côté français depuis l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 (86 morts et plus de 400 blessés). Franceinfo vous présente les trois Français encore détenus par le mouvement palestinien.

Ofer Kalderon, 53 ans

Une pancarte demandant la libération du Franco-Israélien Ofer Kalderon, otage du Hamas, à Tel-Aviv, le 30 décembre 2023. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Ofer Kalderon a été enlevé en même temps que ses enfants Erez et Sahar Kalderon, âgés de 12 et 16 ans. Ils se trouvaient dans le kibboutz Nir Oz, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza, lors de l'attaque. "Ma famille a explosé", a expliqué son épouse, Hadas, rescapée avec son autre fille Gaïa, à France Télévisions. Les deux enfants ont été libérés par le Hamas le 27 novembre.

Le cousin d'Hadas, Olivier Jaoui, a déclaré après la libération des enfants qu'ils "ont une inquiétude très forte pour leur père", resté prisonnier et blessé à la jambe. "On sait qu'ils n'étaient plus ensemble, donc on n'a aucune preuve de vie", a-t-il détaillé en novembre à franceinfo.

Ofer Kalderon est menuisier. "Il manie le bois pour fabriquer des tables, des chaises", détaille au Parisien sa femme, Hadas.

"C’est un bon père, aimant et proche de ses enfants. Il leur transmet de très bonnes valeurs, notamment humaines. Sa passion, c’est de faire du VTT dans les montagnes."

Hadas, la femme d'Ofer Kalderon

au Parisien

Lors d'une conférence de presse mardi, le frère d'Ofer, Ishay Dan, a assuré ne rien savoir des négociations avec le Hamas. Il se dit "fier de ce qui se passe maintenant en France", en référence à l'hommage national de mercredi, espérant que "les autres essayeront de faire la même chose dans leur pays". En revanche, il déplore la présence attendue de plusieurs responsables de La France insoumise (LFI), qui a refusé de qualifier de "terroristes" les attaques du 7 octobre : "Je pense qu'ils ne doivent pas y être."

Orion Hernandez-Radoux, 32 ans

Des photos de l'otage franco-mexicain Orion Hernandez-Radoux, prisonnier du Hamas depuis le 7 octobre, dans la maison de sa mère Marie-Pascale Radoux à Labastide-Saint-Georges (Haute-Garonne), le 8 janvier 2024. (ED JONES / AFP)

Le touriste franco-mexicain Orion Hernandez-Radoux se trouvait au festival Tribe of Nova, dans le désert de Neguev lors des attaques du 7 octobre. Avec un ami, il a tenté de fuir. Mais il a été intercepté par les assaillants et emmené à Gaza, où il serait captif. "On ne sait pas comment, mais on sait qu'ils ont été séparés", a raconté sa mère Marie-Pascale Radoux au Parisien. "Son ami a été retrouvé mort trois jours plus tard, et lui a été emmené à Gaza."

Elle allume chaque jour une bougie pour son fils. "L'incertitude est vraiment le pire sentiment, l'incertitude quant à la vie ou la mort de votre enfant. On s'accroche à l'idée qu'il est vivant", assure-t-elle mercredi à TF1. Le 9 octobre, deux jours après l'enlèvement, la famille d'Orion a reçu un appel du Hamas.

"Ils ont dit qu'il était vivant, qu'il était avec eux, qu'il allait bien et qu'ils ne le maltraiteraient pas."

Marie-Pascale Radoux, mère d'Orión Hernández-Radoux

à TF1

Agé de 32 ans et père d'une fillette de 2 ans, Orión a "des fragilités physiques", selon sa mère, citée par l'AFP. Elle a lui a parlé dernière fois le 3 octobre, alors que son fils était en Grèce où il était censé "se reposer", mentionne-t-elle mercredi au Parisien. Il a finalement décidé de partir en Israël.

Sa mère exige depuis le début du conflit "un cessez-le-feu, ou au moins une trêve, pour pouvoir libérer les otages", citée par l'AFP. Tous les "messages pleins d'espoir" reçus de la part des nombreux amis de son fils lui ont mis du baume au cœur. "Plus le temps est long, plus ça devient compliqué, et surtout les gens peuvent oublier qu'il y a des otages, donc nous, on fera tout pour qu'on ne les oublie pas !"

Ohad Yahalomi, 49 ans

Un homme tient un portrait d'Ohad Yahalomi, otage du Hamas, à Tel-Aviv, en Israël, le 3 février 2024. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Ohad Yahalomi a été enlevé dans le kibboutz Nir Oz, en même temps que son fils Eitan Yahalomi, 12 ans. Ce franco-israélien a été blessé lors de l'attaque, selon le récit de sa femme, Bat-Sheva, dans le journal Times of Israël. Son fils Eitan a été libéré le 27 novembre.

Dans ce kibboutz, cet éducateur se consacrait "à transmettre de bonnes valeurs" aux jeunes, confie au Parisien Tse'ela, l'une de ses cousines. Depuis, sa famille est sans nouvelle de cet homme "au physique musclé d'1,90 mètre", selon sa sœur, Ayala Yahalomi Luzon. Lors d'une conférence de presse de mardi, elle a assuré qu'elle n'avait "pas besoin que les gens aient de l'espoir à notre place"

"J'ai de l'espoir. Nous avons besoin d'aide pour libérer des citoyens de la captivité du Hamas."

Ayala Yahalomi Luzon, sœur d'Ohad Yahalomi

citée par l'AFP

L'hommage solennel rendu est, pour elle, un "grand honneur", même si elle souhaite avant tout "voir une action concrète pour ramener [les otages] chez eux". "Nous vivons une très longue journée depuis le 7 octobre et je veux qu'on arrive au 8 octobre", a-t-elle ajouté. "Nous ne sommes pas des conseillers stratégiques. Nous sommes juste des familles d'otages et nous ne voulons aucun autre titre que celui-là, a-t-elle résumé, nous voulons simplement retrouver nos proches."

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