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Guerre entre Israël et le Hamas : quels sont les sujets sur la table des négociations pour prolonger la trêve ?

Le président américain Joe Biden s'est dit favorable à un allongement du cessez-le-feu.
Article rédigé par franceinfo
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Un véhicule de la Croix-Rouge transportant des otages israéliens, le 26 novembre 2023. (ABED RAHIM KHATIB / ANADOLU / AFP)

Deux jours de plus. Le porte-parole du ministère qatarien des Affaires étrangères a annoncé sur le réseau social X, lundi 27 novembre en fin d'après-midi, qu'un accord avait été trouvé pour prolonger de 48 heures la trêve dans les combats entre Israël et le Hamas. Ce répit de quatre jours, entré en vigueur vendredi, devait expirer mardi à 7 heures, heure locale. 

Plus tôt dans la journée de lundi, le mouvement islamiste palestinien a fait savoir qu'il préparait une nouvelle liste d'otages à libérer afin de "prolonger la trêve". Côté israélien, un porte-parole du gouvernement a déclaré que l'Etat hébreu avoir proposé au Hamas une "option" en vue d'une prolongation de la trêve.

Une disposition de l'accord, négocié par le Qatar avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte, permet de reconduire la trêve pour libérer quotidiennement une dizaine d'otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. En échange, Israël doit s'engager à relâcher une trentaine de prisonniers palestiniens écroués sur son sol. Franceinfo revient sur les différents éléments sur la table des négociations.

Le sort des otages détenus dans la bande de Gaza

Depuis vendredi, 39 otages ainsi que 117 prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre de l'accord. Afin de prolonger ce cessez-le-feu temporaire, le Premier ministre qatarien, Mohammed Bin Abdulrahman al-Thani, a déclaré dimanche au Financial Times que le Hamas devait localiser des dizaines d'otages qui ne seraient pas entre ses mains. Selon lui, plus de 40 femmes et enfants sont retenus par des civils et diverses factions armées dans la bande de Gaza. "S'ils [le Hamas] obtiennent des femmes et des enfants supplémentaires, il y aura une prolongation", a-t-il estimé. "L'un des objectifs [de la trêve] est que le Hamas ait le temps de rechercher le reste des disparus." 

Le bureau du Premier ministre israélien a fait savoir, lundi matin, que des discussions étaient en cours au sujet d'une liste de noms d'otages reçue durant la nuit. Des informations additionnelles seront communiquées dès que possible, a-t-il précisé le réseau social X (anciennement Twitter).

La situation des prisonniers qui doivent être libérés par Israël

Comme prévu par l'accord, des prisonniers palestiniens devront être échangés contre des otages. Deux jours avant le début de la trêve, le ministère de la Justice israélien avait publié une liste de 300 noms de Palestiniens libérables, sur les 5 000 détenus dans ses prisons, selon l'ONU

L'Autorité palestinienne demande de son côté à Israël de révéler le sort d'au moins "105 Gazaouis arrêtés" depuis le début des opérations terrestres de son armée dans l'enclave. Elle dit redouter le pire pour ces Palestiniens dont Israël n'a révélé ni la localisation, ni l'identité, ni les charges retenues contre eux. "L'absence de nombre et de communication laisse penser qu'il est possible qu'Israël puisse faire ce qu'il veut d'eux, même les tuer", redoute le chef de cet organe gouvernemental, qui assure avoir réclamé en vain des informations aux autorités israéliennes.

La question des échanges entre otages et prisonniers a fait l'objet de nombreuses tensions entre Israël et le Hamas depuis jeudi. De quoi laisser craindre une certaine fragilité des discussions… ou au contraire une forme de "solidité", analyse sur France 24 Vincent Lemire, historien spécialiste du Proche-Orient. "Echanger un otage contre trois prisonniers, choisir une femme, un enfant… Tout cela peut paraître un peu lugubre, mais cela signifie que les deux parties sont fortement impliquées dans les négociations", a-t-il analysé, estimant que ce niveau de précision garantissait la "sincérité" des échanges.

L'aide humanitaire apportée dans la bande de Gaza

Depuis le début de la trêve, vendredi, quelque 248 camions chargés d'aide ont pu pénétrer dans la bande de Gaza. Ce volume est bien plus important que celui enregistré les jours précédents l'accalmie, mais il est encore largement insuffisant, selon plusieurs ONG. "Nous devrions envoyer 200 camions par jour pendant au moins deux mois pour répondre aux besoins", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

L'aide apportée dans la bande de Gaza constitue un enjeu important des pourparlers. Le président américain, Joe Biden, se retrouve notamment sous la pression d'une partie des démocrates qui réclament une hausse du soutien humanitaire aux Palestiniens et davantage de fermeté à l'égard du Premier ministre israélien. Joe Biden et le Benyamin Nétanyahou ont eu un entretien téléphonique dimanche, et la Maison Blanche affirme que les deux dirigeants ont parlé d'un prolongement de la pause et d'une aide humanitaire supplémentaire dans la bande de Gaza.

Benyamin Nétanyahou, lui, n'a pas montré de signe d'inflexion sur ce sujet. "Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c'est une bénédiction. Mais j'ai aussi dit au président que nous allons, après l'accord, retourner à notre objectif : éliminer le Hamas, et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu'elle était", a-t-il martelé.

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