Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait de la mort de six otages retrouvés dans la bande de Gaza

L'annonce de leur mort a provoqué de virulentes critiques contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Les visages des otages israéliens Almog Sarusi, Alexander Lubanov, Carmel Gat, Ori Danino, Eden Yerushalmi et Hersh Goldberg-Polin, retrouvés morts à Gaza, le 31 août 2024. (THE HOSTAGES FAMILIES FORUM / AFP)

Les corps de six otages enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël ont été retrouvés dans la bande de Gaza samedi 31 août, ont annoncé l'armée israélienne et le président américain Joe Biden dimanche. L'annonce de leur mort a provoqué de virulentes critiques contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou de la part des familles des otages. 

Ils ont été récupérés près de Rafah

"Les forces israéliennes ont récupéré six corps d'otages détenus par le Hamas" dans "un tunnel sous la ville de Rafah", dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé l'armée de l'Etat hébreu dans un communiqué. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a de son côté affirmé que les otages étaient vivants quand ils ont été enlevés et ensuite "tués de sang-froid par le Hamas".

Selon le porte-parole de l'armée Daniel Hagari, les otages ont été tués "peu de temps avant que [l'armée] puisse les rejoindre", rapporte le journal Haaretz. Le tunnel se trouvait à un kilomètre de là où un autre otage, Kaid Farhan al-Qadi, a été sauvé la semaine dernière, selon la même source. L'autopsie effectuée dans la matinée sur les corps a révélé que les six otages avaient été tués "à bout portant" "entre jeudi et vendredi matin", a annoncé le ministère israélien de la Santé dimanche après-midi. "Les décès ont vraisemblablement eu lieu environ 48 à 72 heures avant l'examen", a précisé la porte-parole du ministère dans un communiqué.

Dans la matinée, un cadre du Hamas palestinien à affirmé à l'AFP que "certains" d'entre eux "faisaient partie de la liste des otages à libérer que le Hamas avait approuvée" dans le cadre de négociations pour un cessez-le-feu. La même source a assuré que "plusieurs" des otages "étaient vivants et ont été tués par des tirs et des bombardements de l'occupant" israélien.

Leurs corps ont tous été identifiés

Cinq des six otages avaient été enlevés au festival de musique Nova par les commandos du Hamas lors de l'attaque meurtrière du 7 octobre. L'Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, 27 ans, était probablement l'un des otages les plus connus, note le Guardian. Il était apparu dans une vidéo en avril, le montrant sans main gauche, ce qui avait provoqué des manifestations en Israël. Ses parents avaient rencontré Joe Biden ainsi que le pape.

Eden Yerushalmi avait 24 ans et travaillait quant à lui dans des bars et cafés à Tel-Aviv, retrace Harretz. Alexander Lobanov, 33 ans, originaire d'Ashkelon et père de deux enfants, travaillait de son côté comme gérant d'un bar au festival de musique Nova. Almog Sarusi, 27 ans, originaire de Ra'anana, était resté au festival pour s'occuper de sa petite amie blessée avant d'être capturé. Cette dernière est morte de ses blessures.

Ori Danino, 25 ans, originaire de Jérusalem, s'apprêtait à démarrer des études d'ingénieur. Enfin, Carmel Gat, 40 ans, est la seule à ne pas avoir été enlevée au festival de musique, mais au kibboutz Be'eri, où elle résidait avec ses parents, tués lors de l'attaque.

Benyamin Nétanyahou a réagi vertement

Le Premier ministre israélien a menacé dimanche de "régler son compte" au Hamas, dans une allocution enregistrée diffusée en ligne. "Celui qui tue des otages ne veut pas d'un accord" pour un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, a-t-il insisté. "Nous vous poursuivrons, nous vous attraperons et nous réglerons votre compte", a-t-il lancé à l'intention du mouvement islamiste palestinien.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden s'est dit "dévasté et en colère", promettant que les leaders du Hamas "payeraient" pour leurs crimes, comme le rapporte le New York Times. Plus tôt dans la journée, un dirigeant du Hamas, Ezzat Rishq, avait estimé qu'Israël était "le responsable de la mort" des otages "parce qu'il s'entête à poursuivre sa guerre génocidaire et à fuir tout accord de cessez-le-feu".

Le Premier ministre est très critiqué

Des dizaines de personnes ont répondu à l'appel à manifester des familles des otages. Selon Haaretz, au moins six manifestations étaient organisées, notamment à Tel-Aviv et Jérusalem, dans la matinée. L'opposant Benny Gantz a de son côté dénoncé l'action du Premier ministre et appelé les Israéliens à "manifester" dans un message posté sur le réseau social X.

Le Forum des familles des otages a de son côté appelé à de nouvelles manifestations ainsi qu'une grève générale "pour mettre l'économie à l'arrêt", rapporte Times of Israel. "La nation entière se tiendra aux côtés des familles des otages pour protester contre la négligence persistante du gouvernement à l'égard des otages", a expliqué le collectif dans un communiqué sur X. "Nous appelons également les dirigeants du monde à exercer toute la pression possible sur le Hamas pour qu'il signe l'accord."

La mobilisation sera-t-elle suivie par les Israéliens ? Le Israel Business Forum, qui regroupe les plus grandes entreprises du pays, s'est dit pour la grève dans un communiqué cité par Times of Israel. Dimanche après-midi, la Histradout, le principal syndicat du pays, a décrété une "grève générale" lundi, pour exiger un accord de libération des otages. "Nous devons faire cesser cet abandon des otages. (...) Demain, toute l'économie israélienne sera en grève générale", a lancé lors d'une conférence de presse le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.