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Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 10 novembre

Au 35e jour de conflit entre l'Etat hébreu et l'organisation terroriste palestinienne, l'attention s'est une nouvelle fois portée sur les frappes visant les hôpitaux gazaouis. Emmanuel Macron a appelé Israël à cesser ses bombardements.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un blessé est conduit en salle d'opération, le 10 novembre 2023, dans un hôpital de Gaza. (ADEL HANA/AP/SIPA)

Après avoir concédé des "pauses" humanitaires à Gaza, l'armée israélienne est pressée d'aller plus loin. Emmanuel Macron a "exhorté Israël à cesser" ses bombardements qui tuent des civils dans le territoire palestinien, où des hôpitaux ont de nouveau été touchés par des frappes, vendredi 11 novembre. "Le système de santé à Gaza a atteint un point de non-retour", a alerté le Comité international de la Croix-Rouge. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

De nouvelles frappes sur des hôpitaux gazaouis

Des bombardements meurtriers dans le nord de la bande de Gaza ont touché des hôpitaux, selon des responsables palestiniens. Le Hamas a fait état de 13 morts dans une frappe israélienne sur le complexe de l'hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire palestinien. Le directeur de l'établissement, Mohammed Abou Salmiya, a affirmé que "tous les hôpitaux de la ville de Gaza ont été visés" vendredi par les forces israéliennes.

L'armée n'a pas commenté ces accusations. Alors que les troupes israéliennes au sol sont appuyées par l'artillerie, elle avait dit, jeudi, viser, près de l'hôpital Al-Shifa, un "centre militaire" du Hamas. "Ce serait plus facile si le Hamas quittait les hôpitaux et nous le montrait clairement", a appelé un porte-parole de l'armée. Les soldats "tueront" les combattants du Hamas "qui tirent à partir des hôpitaux" à Gaza, a-t-il assumé, tout en admettant le "caractère sensible" de telles opérations. Le Croissant-Rouge palestinien a rapporté que des snipers israéliens tiraient, vendredi, sur l'hôpital Al-Quds, parlant d'au moins un mort.

L'OMS et le CICR alertent sur le système de santé à Gaza

Le système de santé de la bande de Gaza est "à genoux", a estimé le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La moitié des 36 hôpitaux de l'enclave ne fonctionnent "plus du tout", a-t-il souligné, évoquant "plus de 250 attaques" sur des établissements de santé à Gaza et en Cisjordanie depuis le début de la guerre. "La situation sur le terrain est impossible à décrire : des couloirs d'hôpitaux où s'entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie, des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les hôpitaux", a-t-il rapporté. 

"La destruction des hôpitaux à Gaza devient insupportable et doit cesser", a plaidé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). "Débordé, à court de fournitures et de plus en plus dangereux, le système de santé à Gaza a atteint un point de non-retour, mettant en danger la vie de milliers de blessés, de malades et de personnes déplacées", a-t-il martelé, évoquant des scènes "horribles" constatées par ses équipes.

Emmanuel Macron "exhorte Israël à cesser" ses bombardements

Le président français a "exhorté Israël à cesser" les bombardements tuant des civils à Gaza. "Nous partageons la douleur (d'Israël). Et nous partageons leur volonté de se débarrasser du terrorisme", a-t-il déclaré, dans un entretien accordé à la BBC. Mais il n'y a "aucune justification" aux bombardements tuant des civils à Gaza, a-t-il ajouté, en mentionnant les "bébés, les femmes et les personnes âgées" touchés. Interrogé sur une éventuelle violation du droit international par Israël, Emmanuel Macron a souligné qu'il n'était "pas un juge", mais "un chef d'Etat".

Au lendemain du Forum de Paris pour la paix, le chef de l'Etat a soutenu que l'ensemble des gouvernements et agences présents au sommet étaient parvenus à la "conclusion claire qu'il n'y a pas d'autre solution qu'une pause humanitaire d'abord, vers un cessez-le-feu, qui permettra de protéger tous les civils qui n'ont rien à voir avec les terroristes". Il a dit "espérer" que d'autres dirigeants occidentaux, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, se joindront à son appel à un cessez-le-feu.

Le bilan des morts israélien revu à la baisse

Israël a révisé son bilan de l'attaque du 7 octobre, qui s'établissait jusqu'ici à 1 400 victimes parmi la population de l'Etat hébreu. "Les terroristes du Hamas ont assassiné de sang-froid environ 1 200 personnes et en ont enlevé 240, dont des bébés, des enfants, des femmes et des personnes âgées", a recensé le ministère des Affaires étrangères. Dans un premier temps, les autorités israéliennes ont expliqué avoir "mis à jour" leur bilan en estimant désormais que "beaucoup de corps qui n'avaient pas été identifiés" sont ceux de personnes ayant participé à "l'attaque terroriste du Hamas, et non des victimes israéliennes". Elles ont ensuite modifié leur version, se contentant d'évoquer une "estimation actualisée" du nombre de victimes, sans plus de détails.

De son côté, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que 11 078 personnes, dont 4 506 enfants, avaient été tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Ces bilans ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante à ce stade.

Israël évoque "plusieurs fronts" régionaux

"Nous nous concentrons sur le Hamas, mais nous avons affaire à des groupes terroristes dans tout le Moyen-Orient", a déclaré l'armée israélienne, en évoquant "plusieurs fronts". Jeudi, "nous avons dû opérer au Liban, en Syrie, en Judée-Samarie [Cisjordanie], à Gaza et dans le secteur de la mer Rouge", a-t-elle énuméré. En réponse "à l'infiltration de trois drones sur notre territoire", Israël a dit avoir mené "des frappes à grande échelle" vers des cibles du Hezbollah libanais.

"Nous nous concentrons sur le Hamas, mais nous avons affaire à des groupes terroristes dans tout le Moyen-Orient."

Richard Hecht, porte-parole de l'armée israélienne

cité par l'AFP

Au bord de la mer Rouge, un drone s'est abattu, jeudi, sur une école dans la station balnéaire d'Eilat, sans faire de blessé. En riposte, l'armée israélienne a assuré avoir "frappé l'organisation qui a mené l'attaque" depuis la Syrie. L'Etat hébreu a aussi évoqué un projectile venu "probablement du Yémen", intercepté par son système antimissile. Enfin, des roquettes continuent d'être tirées quotidiennement depuis la bande de Gaza vers Israël, où des sirènes ont retenti, vendredi, à Tel-Aviv. Deux femmes ont été blessées par des éclats d'obus, selon les secours.

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