Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 20 janvier
Les tirs d'artillerie et frappes aériennes se poursuivent dans le sud de la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont assuré, samedi 20 janvier, avoir détruit des "infrastructures terroristes" sur le territoire et frappé des lanceurs de roquettes, à Khan Younès, désormais épicentre des opérations militaires israéliennes contre le Hamas. Le groupe au pouvoir à Gaza depuis 2007, a quant à lui fait aussi part de combats acharnés dans le nord du territoire assiégé et dévasté après 106 jours de violences. Depuis l'attaque terroriste du Hamas dans l'Etat hébreu, le 7 octobre, I'armée israélienne pilonne sans relâche le petit territoire enclavé.
Samedi, elle a également lâché des tracts sur la bande de Gaza, dans la ville de Rafah. Sur ces documents figuraient des photos des otages détenus par l'organisation, ainsi que des appels à partager toute information à leur sujet.
Des Israéliens se rassemblent à Tel-Aviv pour demander le départ de Benyanin Nétanyahou
Des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi dans le centre de Tel-Aviv pour exiger le retour des otages détenus dans la bande de Gaza, ainsi que des élections anticipées pour évincer Benyamin Nétanyahou. Les manifestants ont défilé sur la place Habima, pour certains munis de pancartes fustigeant le Premier ministre d'extrême droite avec des slogans tels que "le visage du mal" et réclamant des "élections maintenant". Benyamin Nétanyahou fait face à une intense pression pour obtenir le retour des otages détenus depuis le 7 octobre par le Hamas. Sur les quelque 250 personnes enlevées, une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre, et 132 sont encore à Gaza.
"Au train où vont les choses, tous les otages vont mourir. Il n'est pas trop tard pour les libérer", a plaidé samedi Avi Lulu Shamriz, le père de l'un des otages tués à Gaza.
Au moins cinq Iraniens tués à Damas, l'Iran menace Israël de représailles
Les Gardiens de la Révolution iraniens ont accusé Israël d'avoir mené une attaque meurtrière sur un immeuble de quatre étages, à Damas, la capitale syrienne. Parmi les victimes figurent cinq de leurs "conseillers militaires" et "des membres des forces syriennes", selon l'armée idéologique de l'Iran. Le "responsable des renseignements des Gardiens en Syrie et son adjoint" comptent parmi les Iraniens tués, a pour sa part annoncé l'agence iranienne de presse iranienne Mehr. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le bilan total de l'attaque de samedi s'élève à 10 morts.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien voisin, visant essentiellement les forces soutenues par l'Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien et ennemis jurés de l'Etat israélien, ainsi que l'armée syrienne. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a toutefois pas reconnu être derrière cette attaque, indiquant qu'elle ne "commentait pas les informations des médias étrangers".
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a quant à lui "fermement" condamné l'attaque attribuée au "régime sioniste" et a dénoncé "une tentative désespérée de propager l'instabilité et l'insécurité dans la région". Dans un communiqué de la diplomatie iranienne, il a ainsi menacé Israël de représailles "au moment et à l'endroit appropriés".
Des frappes américaines ont détruit un missile antinavire tiré par les Houtis
Ces frappes américaines dîtes d'"autodéfense" ont été menées vers 4 heures du matin heure locale. Les Etats-Unis ont annoncé samedi avoir "détruit" un missile antinavire sur le point d'être tiré par les Houthis, ces rebelles yéménites qui visent régulièrement des navires marchands qu'ils estiment "liés à Israël" en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, en signe de solidarité avec les Palestiniens à Gaza. Ces frappes ont été réalisées dans le cadre des efforts pour "protéger la liberté de navigation et empêcher des attaques sur les navires en mer", a fait savoir le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué.
Les forces américaines et britanniques avaient pour la première fois frappé les Houthis au Yémen, le 12 janvier. Plusieurs autres frappes ont suivi depuis, dont vendredi par l'armée américaine contre des lanceurs de missiles.
Des tensions entre les Etats-Unis et Israël
Lors d'un entretien téléphonique vendredi avec le président américain Joe Biden, le Premier ministre israélien a réaffirmé son opposition à une "souveraineté palestinienne" à Gaza, estimant qu'Israël doit conserver "le contrôle de la sécurité" du territoire, selon l'échange rapporté, samedi, par le bureau de Benyamin Nétanyahou.
Le conflit met à l'épreuve les relations d'Israël avec son principal allié et soutien américain, en particulier sur la question, centrale pour l'après-guerre, d'une solution à "deux Etats". Joe Biden "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un Etat palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", avait indiqué la Maison Blanche après l'échange téléphonique. "L'illusion que Biden prêche en faveur d'un Etat de Palestine (....) ne dupe pas notre peuple", a réagi samedi le Hamas.
Le Mouvement des non-alignés plaide pour "une solution à deux Etats"
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé samedi que "le droit du peuple palestinien à construire son propre Etat doit être reconnu par tous." "Le refus d'accepter la solution à deux États pour les Israéliens et les Palestiniens, ainsi que le déni du droit à un État pour le peuple palestinien, sont inacceptables", a-t-il déclaré lors du sommet du Mouvement des non-alignés en Ouganda. "Cela prolongerait indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales, qui exacerbe la polarisation et enhardit les extrémistes du monde entier", a-t-il continué.
Dans son communiqué final, le Mouvement des non-alignés, fondé en 1961 pour donner une plus grande voix aux pays coincés dans la lutte de pouvoir entre les États-Unis et l'Union soviétique, a "condamné fermement l'agression militaire illégale israélienne contre la bande de Gaza", tout en appelant à "un cessez-le-feu humanitaire durable". Les pays ont également plaidé pour "l'indépendance et la souveraineté de l'État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, pour parvenir à une solution à deux Etats".
Des milliers de personnes ont manifesté en Espagne pour demander la fin des relations avec Israël
Des milliers de personnes portant des drapeaux palestiniens et entonnant des slogans contre Israël ont défilé, samedi à Madrid et dans d'autres villes espagnoles, pour demander "l'arrêt du génocide en Palestine". Dans la capitale espagnole, quelque 25 000 personnes, selon le gouvernement, ont marché entre la gare d'Atocha et la place de Cibeles, demandant au gouvernement espagnol de "mettre fin au commerce des armes et aux relations avec Israël".
Les manifestations, à l'appel de la plateforme Réseau de solidarité contre l'occupation de la Palestine ont aussi eu lieu dans d'autres grandes villes espagnoles, dont Barcelone, Valence et Séville.
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