Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 26 novembre
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée dimanche dans son 51e jour, reste en pause. Une trêve humanitaire de quatre jours, renouvelable, est entrée en vigueur vendredi matin après un accord entre Israël et le Hamas conclu sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis. L'accord prévoit la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de 150 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, ainsi que l'entrée quotidienne d'aide à Gaza. Dimanche, un troisième échange a permis la libération de 17 otages israéliens et de 39 prisonniers palestiniens. Franceinfo fait le point sur ce qu'il faut retenir de la journée.
Un troisième échange
Treize otages sont arrivés en Israël, a annoncé dimanche soir l'armée, précisant que quatre autres étaient en chemin. Il s'agit de quatre femmes et neuf enfants, y compris une fillette israélo-américaine de quatre ans nommée Abigail dont le président américain Joe Biden a confirmé la libération. Selon le Qatar, l'une des otages est aussi Sud-Africaine et deux ont également la nationalité hongroise. Dix des treize otages sont membres de trois mêmes familles. Parmi les quatre autres otages figurent trois Thaïlandais ainsi qu'un Russo-Israélien qui ne faisaient pas partie de l'accord.
Le Hamas a dit avoir libéré l'otage russe "en réponse" au "soutien à la cause palestinienne" du président russe Vladimir Poutine. En contrepartie, Israël a annoncé avoir libéré 39 prisonniers palestiniens, tous âgés de moins de 19 ans. Des bus sont sortis de la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés avant leur libération. Ils sont ensuite arrivés à Beitunia. Vendredi, 24 otages et 39 Palestiniens ont été relâchés. Samedi, 17 otages et 39 Palestiniens ont été libérés. Les otages israéliens concernés sont uniquement des femmes et des enfants. Les détenus palestiniens sont des femmes et des jeunes de moins de 19 ans.
Pression pour une prolongation de la trêve
Une source proche du Hamas annonce à l'AFP que le mouvement islamiste palestinien avait "informé les médiateurs" qataris et égyptiens que les groupes armés retenant des otages israéliens étaient "d'accord pour prolonger la trêve actuelle de deux à quatre jours". Ces mouvements palestiniens "pensent qu'il est possible d'assurer la libération de 20 à 40 prisonniers israéliens" supplémentaires.
Israël a affirmé de son côté qu'au-delà des quatre jours, la libération de "dix otages supplémentaires" conduirait à "une journée supplémentaire de pause". Chaque jour qui passe augmente donc le nombre d'otages libérés, répondant à une immense exigence de l'opinion israélienne, mais permet aussi au Hamas de retrouver des forces après des semaines d'une guerre dévastatrice. "Le temps joue contre Israël", assure Andreas Krieg, du King's College de Londres. Le chercheur résume le dilemme des autorités israéliennes : "D'un côté vous voulez tous vos otages dehors, sachant que vous ne les libérerez pas militairement. De l'autre, vous ne voulez pas perdre la dynamique de la guerre".
Le Hamas confirme la mort d'un important chef militaire
La branche armée du mouvement palestinien Hamas a annoncé la mort du commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza et de trois autres cadres, au cours de l'offensive israélienne sur le territoire palestinien. Ahmed al-Ghandour était membre du Conseil militaire du Hamas et considéré comme un "terroriste" par les autorités américaines depuis 2017. Il était accusé d'être impliqué dans une attaque contre l'armée israélienne en 2006 au point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza, à l'extrême sud du territoire palestinien.
Visé depuis longtemps par l'armée israélienne, il avait perdu deux de ses enfants dans des frappes avant l'offensive actuelle. Parmi les autres cadres nommés dans le communiqué des Brigades al-Qassam, tous tués avant le début de la trêve en cours depuis vendredi, figure Ayman Siam, présenté comme le chef des unités de tirs de roquettes. Le Hamas communique rarement sur ses morts. Mi-octobre, il avait toutefois annoncé la mort d'Ayman Nofal, un commandant des Brigades Al-Qassam, dans une frappe de l'armée israélienne.
Benyamin Nétanyahou en déplacement à Gaza
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est rendu dimanche dans la bande de Gaza. La présence du dirigeant est une première pour un chef de gouvernement israélien depuis le retrait unilatéral d'Israël du territoire palestinien en 2005. L'armée a lancé le 27 octobre une opération terrestre dans l'enclave palestinienne.
"On continue jusqu'à la fin, jusqu'à la victoire. Rien ne nous arrêtera", a déclaré le Premier ministre à des militaires israéliens, selon une vidéo postée par son cabinet. "Nous avons trois buts dans cette guerre : éliminer le Hamas, faire revenir tous les nôtres enlevés et faire en sorte que Gaza ne devienne pas à nouveau une menace pour Israël."
L'aide humanitaire acheminée à Gaza
L'ONU a annoncé samedi qu'un total de 248 camions d'aide humanitaire sont arrivés dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur de la trêve et sur ce nombre, 61 véhicules ont acheminé du matériel médical, de la nourriture et de l'eau dans le Nord de l'enclave. Onze ambulances, trois autocars et un véhicule à plateau ont été livrés à l'hôpital Al-Shifa, le plus grand de la Bande de Gaza, "pour aider aux évacuations", précise dans un communiqué l'agence des Nations Unies chargée de la coordination humanitaire.
L'établissement est, selon les autorités israéliennes, le principal centre de commandement des opérations du Hamas dans la bande de Gaza, ce que le mouvement islamiste palestinien dément. "Plus la trêve durera, plus les organisations humanitaires seront en mesure d'envoyer de l'aide à l'intérieur et à l'extérieur de la bande de Gaza", a ajouté l'ONU, remerciant le Croissant-Rouge palestinien et le Croissant-Rouge égyptien.
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