Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du 26 janvier 2024

Des combats acharnés se déroulent dans le sud de la bande de Gaza où des milliers de civils ont fui ces derniers jours Khan Younès. Pour Médecins sans frontières, "il n'y a virtuellement plus de système de santé à Gaza".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Une manifestation pro-palestinienne devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye (Pays-Bas) le 26 janvier 2024. (NIKOS OIKONOMOU / ANADOLU / AFP)

La décision était attendue. La Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, a appelé, vendredi 26 janvier, Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza. Une accusation immédiatement jugée "scandaleuse" pour Israël, qui est en guerre avec le Hamas dans la bande Gaza, ce territoire palestinien où l'inquiétude grandit sur le sort des civils. Franceinfo résume ce qu'il faut savoir de la journée.

La CIJ appelle Israël à empêcher tout acte de "génocide" à Gaza

La Cour internationale de justice a ordonné à Israël d'autoriser l'accès humanitaire à Gaza mais aussi de "prévenir et punir" l'incitation au "génocide". Israël doit prendre "des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l'aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens", a statué la Cour internationale de justice

La CIJ, qui siège à La Haye, n'a cependant pas appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne mène une offensive militaire en riposte à l'attaque sans précédent menée contre Israël le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien. La CIJ n'a aucun levier pour imposer ses décisions. C'est l'Afrique du Sud qui l'avait saisie, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste.

De nombreuses réactions ont afflué après cette décision. L'Union européenne a demandé son application "immédiate". La décision a été saluée par la Turquie, l'Iran, l'Espagne et le Qatar, médiateur qui accueille la direction du Hamas. L'Arabie saoudite a elle demandé à ce qu'Israël "rende des comptes" pour ses "violations" du droit international. En revanche elle a été qualifiée de "sans fondement" par Washington, principal allié d'Israël. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a jugé "scandaleuses" les accusations. Tandis que la France a souligné que le crime de génocide nécessitait "l'établissement d'une intention".

Des combats acharnés dans le sud de Gaza

Des milliers de civils ont fui ces derniers jours Khan Younès, situé dans le sud de la bande de Gaza. Des combats intenses font rage à proximité des hôpitaux Nasser et Al-Amal à Khan Younès. L'armée affirme avoir encerclé la ville natale de Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre. Non loin, à Rafah, des dizaines de milliers de déplacés s'entassent dans un périmètre très réduit contre la frontière fermée avec l'Egypte, selon un journaliste de l'AFP.

"Il n'y a virtuellement plus de système de santé à Gaza", a dénoncé vendredi Médecins sans frontières, après que la plupart des services de l'hôpital Nasser, où l'ONG travaillait encore, sont "désormais hors d'état de fonctionner" du fait du conflit entre Israël et le Hamas. "La capacité chirurgicale de l'hôpital Nasser", la plus grande structure de santé" de Khan Younès, est à présent "quasiment inexistante", et les "quelques membres du personnel médical qui sont restés à l'hôpital doivent composer avec des stocks de matériel médical très faibles", a déploré MSF dans un communiqué.

L'Unrwa se sépare d'employés, Washington coupe les fonds

L'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dans le viseur des autorités israéliennes depuis longtemps, s'est séparée, vendredi, de plusieurs employés accusés d'être impliqués dans l'attaque du Hamas le 7 octobre. "Tout employé qui a été impliqué dans des actes de terrorisme devra en répondre, y compris à travers des poursuites judiciaires", a précisé dans un communiqué le chef de l'agence, Philippe Lazzarini.

Quelques minutes plus tard, une réponse cinglante est venue de Washington, qui a indiqué qu'elle suspendrait "temporairement" tout financement additionnel à l'agence onusienne. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est entretenu avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres afin de "souligner le besoin d'une enquête rapide et approfondie sur cette question".

Le coup est dur pour l'agence, régulièrement accusée par Israël de corruption et de collusion avec le Hamas, ce dont elle se défend systématiquement. "La France a pris connaissance avec consternation de l'information communiquée ce jour par l'Unrwa, relative à la participation de certains de ces employés aux attaques terroristes du 7 octobre contre Israël", a réagi le ministère des Affaires étrangères vendredi soir. Le Quai d'Orsay "prend note" du "lancement d'une enquête et de la suspension de ces employés".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.