Guerre entre Israël et le Hamas : à Gaza, un "cirque libre" veut faire oublier la guerre, "la peur et l'anxiété" aux enfants
Dans un paysage dévasté, devant quelques tentes blanches de réfugiés, une vidéo montre la rencontre entre des enfants et le Free Gaza Circus, "le cirque libre de Gaza". Une bouffée d’air pour les enfants qui représentent la moitié de la population dans l’enclave, ravagée par les attaques israéliennes, depuis le début de la guerre contre le Hamas, il y a bientôt un an. Sur cette vidéo, l’homme du cirque avance, malgré la guerre, en costume coloré sur des échasses.
"Nous allons dans ces camps et dans les écoles où ils séjournent. Nous avons un haut-parleur et un microphone, nous leur disons de venir et nous commençons notre performance", explique Mohamed Khader, le fondateur du cirque libre de Gaza.
Une thérapie collective
Ce cirque a été créé il y a six ans. Ses locaux ont été détruits, alors comme les habitants de l’enclave, il est devenu itinérant, pour tenter de remettre les enfants à leur place d’enfants pendant quelques minutes. "Vous voyez sur leur visage la routine, l'ennui et la peur et l'anxiété. Tous ces sentiments que nous ne pouvons à peine gérer en tant qu'adultes, vous le voyez sur leurs visages, et cela provoque beaucoup de stress chez ces enfants. Nous essayons de leur faire oublier."
À Gaza, ces représentations de poche sont comme une thérapie collective, explique Rana Mansour, qui suit Mohamed Khader depuis les États-Unis. "Quand la guerre a commencé, il y avait des gens désespérés. Et lui, il m'a dit 'je ne vais pas rester assis et ne rien faire, ça va nous aider moralement et mentalement, et ça va aider les enfants'."
"Quand une personne est capable de rire, les autres sont aussi capables de rire."
Tim Cunningham, de l'association Clowns sans frontièresà franceinfo
Le cirque fonctionne avec des bouts de ficelle. Il est soutenu par l’association Clowns Sans Frontières dirigée par Tim Cunningham aux États-Unis. "Ce qui est difficile, c'est de trouver un endroit sûr pour rassembler les enfants. Pour qu'ils ne risquent pas d'être touchés dans un tir de missile. Quand vous avez cela, les rires viennent facilement."
Avant la prise de Rafah, le cirque faisait deux représentations par jour. Mais c’est devenu plus difficile pour des raisons de sécurité.
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