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Guerre entre Hamas et Israël : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 20 octobre

Deux otages américaines ont été libérées par le mouvement islamiste palestinien. Les Gazaouis attendent toujours l'aide internationale.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des véhicules de l'armée égyptienne escortent le véhicule transportant le secrétaire général des Nations-unies près du poste frontière de Rafah, côté égyptien, le 20 octobre 2023. (KEROLOS SALAH / AFP)

C'est la première libération d'otages confirmée par les deux parties. Le gouvernement israélien a annoncé dans la soirée du vendredi 20 octobre que les deux otages américaines dont le Hamas avait annoncé la libération plus tôt dans la journée étaient bien arrivées en Israël. Il s'agit d'une mère de 59 ans et de sa fille de 18 ans. Sur le front de l'aide humanitaire, le président américain Joe Biden a estimé que "les 20 premiers camions" entreraient dans Gaza "dans les prochaines 24 à 48 heures". Voici ce qu'il faut retenir de la journée. 

Deux Américaines prises en otage ont pu rejoindre Israël

Elles avaient été kidnappées le 7 octobre alors qu'elles se trouvaient en visite au kibboutz (village agricole collectiviste) Nahal Oz. Deux Américaines, une mère et sa fille, ont été libérées par le Hamas en fin de journéeLe porte-parole militaire du mouvement islamiste a affirmé dans un communiqué que les deux otages avaient été libérées " pour des raisons humanitaires, à la suite d"une médiation du Qatar".  

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a confirmé que Judith Tai Raanan et Natalie Shoshana Raanan "ont été libérées des mains de l'organisation terroriste Hamas", remises à la frontière de Gaza et se sont dirigées "vers un point de rendez-vous, dans une base militaire du centre du pays, où les attendent les membres de leur famille".

Joe Biden s'est dit "au comble de la joie" après cette libération. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a demandé à ce que les otages américains encore détenus par le Hamas soit également libérés.

Quelque 200 otages israéliens, et étrangers ou binationaux ont été enlevés en Israël et emmenés à Gaza par les combattants du Hamas. Ce dernier a affirmé vendredi qu'il travaillait "avec tous les médiateurs impliqués pour mettre en œuvre la décision du mouvement de clore le dossier des (otages) civils quand les circonstances sécuritaires le permettent".

L'aide internationale se fait attendre dans la bande de Gaza

Privés de tout au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les Gazaouis assiégés et bombardés attendent désespérément l'entrée de premiers convois d'aide internationale. Une question pour eux "de vie ou de mort", selon les Nations unies, qui tablent, tout comme Washington, sur un début d'acheminement samedi au plus tôt.

A Washington, le président américain Joe Biden a estimé vendredi que "les 20 premiers camions" d'aide entreraient "dans les prochaines 24 à 48 heures", après la nécessaire réparation de routes au point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne. Mais l'entrée de 20 camions n'est qu'une "goutte d'eau dans l'océan des besoins", a déclaré à Genève le directeur des urgences de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon lequel il en "faudrait 2 000".

Des dizaines de Palestiniens binationaux, attendent aussi en vain de pouvoir fuir Gaza. Parmi eux, une cinquantaine de Français, selon le Quai d'Orsay. La France négocie avec l'Égypte afin de les faire sortir du territoire en guerre.Paris va par ailleurs envoyer "une aide humanitaire d'urgence" dans "les plus brefs délais", notamment "en médicaments", a fait savoir Emmanuel Macron auprès de quelques journalistes vendredi.

Le bilan des victimes françaises porté à 30 morts  

Le bilan s'est alourdi de deux victimes supplémentaires. Trente Français ont été tués dans les attaques du Hamas en Israël, a appris la rédaction internationale de Radio France auprès du ministère des Affaires étrangères, vendredi. Les identifications des personnes tueés s'avèrent compliquées. "Certaines prennent plus de temps que d'autres car des corps ont été mutilés", explique le Quai d'Orsay. Il y a par ailleurs toujours sept Français portés disparus. 

Une Française a été emmenée "avec certitude" par le Hamas à Gaza et six autres Français sont présumés otages, "sans certitude", a complété vendredi soir Emmanuel Macron devant des journalistes, se disant "confiant" dans les canaux utilisés "par le truchement du Qatar"  pour obtenir leur libération. Un peu plus tôt, il avait  promis aux familles  d'otages français que Paris ferait tout "pour qu'ils reviennent sains et saufs en France", a rapporté l'Elysée après cette visioconférence.

Des dizaines de milliers de manifestants dans les pays arabes

La colère gronde toujours dans les pays arabes, où vendredi, jour de prière pour les musulmans, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté d'Egypte à la Jordanie en passant par Tunis ou Bahreïn, pour soutenir les Palestiniens et dénoncer un soutien occidental à Israël.

Mettant en garde contre une extension du conflit, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie, deux acteurs clés du Moyen-Orient, ont condamné ce qu'ils ont qualifié de "punition collective" infligée aux Gazaouis.

Le Caire sera hôte samedi d'un "sommet pour la paix", auquel participeront plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernement, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel.

Le renseignement militaire français privilégie l'hypothèse d'"une roquette palestinienne qui a explosé" sur l'hôpital al-Ahli

Alors que Palestiniens et Israéliens se rejettent la responsabilité du tir sur un hôpital de Gaza depuis mardi, la Direction du renseignement militaire français (DRM) a estimé, vendredi, que "rien ne permet[tait] de dire" qu'"une frappe israélienne" s'était abattue sur l'hôpital. "La nature de l'explosion et les échanges avec d'autres partenaires du renseignement me conduisent à (affirmer) que rien ne permet de dire qu'il s'agit d'une frappe israélienne. L'hypothèse la plus probable est une roquette palestinienne qui a explosé avec une charge d'environ 5 kilos", a indiqué un responsable de la DRM à des journalistes.

La DRM a décidé de rendre publiques ses analyses à la demande de la présidence française par souci de transparence, a-t-il fait valoir. Selon sa compréhension du site de l'explosion, la DRM a identifié un trou, et non un cratère, d'environ un mètre sur 75 cm, et de 30 à 40 cm de profondeur. "Il faut environ cinq kilos d'explosifs pour produire cet effet, assurément moins de 10 kilos", a-t-il insisté.

L'hypothèse d'une bombe ou d'un missile israélien n'est pas possible selon lui, car la charge minimale de ce type d'armement est très largement supérieur. Un engin de la sorte aurait formé un cratère beaucoup plus grand, a ajouté ce responsable. Il estime en revanche qu'une charge de 5 kilos est cohérente pour des roquettes acquises ou fabriquées par les Palestiniens.

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