Guerre dans la bande de Gaza : "Chaque civil mort est une tragédie, mais pour le Hamas, c'est une stratégie", déclare Benyamin Nétanyahou sur LCI
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a accordé un entretien à la chaîne française LCI, jeudi 30 mai, dans lequel il s'est contenté de répéter la position officielle d'Israël vis-à-vis de l'opération militaire israélienne à Gaza. "Le nombre de pertes civiles relatives aux pertes de combattants [palestiniens est] le taux le plus bas qu'on a vu dans une guerre urbaine", a-t-il notamment déclaré, qualifiant de "calomnies antisémites" les propos accusant Israël de cibler des civils ou de les affamer.
Cet entretien, enregistré en amont et réalisé à distance, intervient alors que le bombardement meurtrier d'un camp de déplacés à Rafah, dimanche, a entraîné une vague d'indignation internationale. "Chaque civil mort est une tragédie, mais pour le Hamas, c'est une stratégie. Ils utilisent sciemment les civils comme des boucliers humains", a estimé Benyamin Nétanyahou. Ce dernier affirme que son armée a largué des milliers de tracts et passé des appels téléphoniques pour avertir les populations de la nécessité de fuir. "Nous faisons tout pour éloigner les civils des zones de conflit, a-t-il martelé, et le Hamas fait en sorte que les civils restent dans ces zones, en leur tirant dessus."
Le 20 mai, le procureur général de la Cour pénale internationale avait requis des mandats d'arrêt contre Benyamin Nétanyahou, son ministre de la Défense et des dirigeants du Hamas. "Je ne veux pas parler de ma situation personnelle, ce n'est pas le problème", a répondu le Premier ministre israélien, interrogé sur cette requête jeudi, en attendant la décision des juges. "J'ai combattu le terrorisme toute ma vie. Si je dois souffrir quelques désagréments dans ce combat contre le terrorisme, soit."
"Les manifestants ciblent la démocratie d'Israël, le seul Etat juif"
Les manifestations se multiplient dans les pays occidentaux pour dénoncer l'offensive militaire d'Israël à Gaza. Jeudi, jusqu'à 2 500 personnes s'étaient réunies devant le siège de TF1 à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, pour protester contre la diffusion de ce document sur la chaîne d'information du groupe. "Où étaient [les manifestants] quand des millions [de personnes] étaient assassinées en Syrie, en Irak, au Yémen ?", a-t-il lancé au journaliste Darius Rochebin. "Ils ciblent la démocratie d'Israël, le seul Etat juif, parce que les Juifs se défendent."
Mardi, trois pays – l'Espagne, l'Irlande et la Norvège – ont officiellement reconnu l'Etat de Palestine, et le Parlement slovène doit prochainement s'exprimer sur la question. "Si vous leur donnez un Etat maintenant, ce sera la plus belle récompense possible pour ces terroristes", a jugé Benyamin Nétanyahou. "Nous n'allons pas nous réinstaller à Gaza", a également promis le Premier ministre israélien, mais il s'est contenté de dessiner des contours flous pour l'avenir du territoire. "La question [désormais], c'est la nature du gouvernement qui va s'installer à Gaza, et qu'il ne présente pas de menace pour Israël."
"Nous ne sommes pas des colonisateurs", a-t-il encore déclaré, alors que l'assemblée générale des Nations unies a pourtant adopté une dizaine de résolutions, depuis 1967, pour condamner la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. "Nous allons devoir vivre ensemble", a conclu le Premier ministre israélien jeudi. "L'essentiel est que les Palestiniens, cent ans après l'établissement de l'Etat d'Israël [proclamé en 1948], doivent surmonter l'obstacle principal à la paix : leur refus de reconnaître l'Etat juif, quelles que soient les frontières."
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