Guerre au Proche-Orient : dans les coulisses du déplacement express de Jean-Noël Barrot au Liban

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le 30 septembre 2024 à Beyrouth (Liban). (IBRAHIM AMRO / AFP)
Cessez-le-feu, "forte préoccupation" et lignes ultra-sécurisées... Durant 24 heures, franceinfo a pu suivre le nouveau ministre des Affaires étrangères.

La France peut-elle empêcher une guerre totale au Liban ? Ces dernières heures, l'armée Israélienne a mené des opérations terrestres "limitées" selon la diplomatie américaine. Le Hezbollah dit avoir "ciblé" des troupes israéliennes en mouvement à la frontière. Le nouveau ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot venait à peine de quitter le pays, 24 heures de visite sur place, avec un message : "J'exhorte Israël à s'abstenir de toute incursion terrestre et à cessez-le-feu". Franceinfo a pu voyager dans l'avion du ministre.

La nuit est déjà tombée sur Beyrouth quand Jean-Noël Barrot monte dans l'avion. Visage fermé, enfoncé dans son fauteuil, le ministre des Affaires étrangères est concentré, préoccupé. L'Allemagne évacue son personnel diplomatique. Air France et Transavia suspendent leurs vols au moins jusqu'au 8 octobre, les billets qui restent sont hors de prix, mais une solution va être trouvée annonce Jean-Noël Barrot, au micro de franceinfo : le Quai d'Orsay travaille avec la compagnie nationale libanaise pour débloquer des vols et des places pour les ressortissants français qui veulent rentrer. Un numéro d'urgence est aussi mis en place.

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Dès son arrivée à Beyrouth dimanche, Jean-Noël Barrot a participé à un dîner pour préparer les plans d'évacuations et de rapatriement. Pour le moment, ils ne sont pas activés, mais pendant le vol, la France annonce le déploiement d'un navire militaire par "précaution".

"J'ai entendu les inquiétudes et les préoccupations de nos concitoyens au Liban, elles sont légitimes" a ainsi glissé le ministre au micro de franceinfo, après un déplacement de 24h au pays du Cèdre, où il a exhorté Israël à s'abstenir de toute incursion terrestre. L'armée israélienne a précisé dans un communiqué qu'elle menait depuis lundi soir des opérations terrestres "limitées, localisées et ciblées" contre des "cibles et des infrastructures terroristes" du Hezbollah dans le sud du Liban. Un numéro d'urgence, disponible 24h/24 pour les 20 000 Français présents sur le territoire libanais, est mis en place par le Quai d'Orsay, le 01 420 292.

Rallier des pays autour d'un cessez-le-feu

Jean-Noël Barrot est resté pendu à son téléphone portable pendant les 5 heures de vol. À bord, il enchaîne les réunions avec ses conseillers, appel au cessez-le-feu réitéré. Avant de quitter Beyrouth, le chef de la diplomatie Française a convoqué par téléphone une réunion en urgence via une liaison ultra-sécurisée avec ses homologues, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. "Je les trouve très préoccupés par la situation et à raison, raconte le ministre. Il y a déjà des centaines de morts au Liban, dont des dizaines d'enfants, et dont deux de nos compatriotes. Il y a des milliers de blessés et des centaines de milliers de déplacés, parmi lesquels des ressortissants de l'Union européenne. Il y a donc urgence à agir, à appeler évidemment au cessez-le-feu pour éviter que la région ne s'embrase."

Objectif : gagner des soutiens, rallier des pays qui n'ont pas signé l'appel au cessez-le-feu, même si celui-ci se fracasse sur la réalité du terrain. Mardi matin, Jean-Noël Barrot est en conseil des ministres à l'Élysée. C'était aussi cela, la mission de ces 24 heures : être le messager du président et lui rendre compte à son retour.

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