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Conflit Israël-Hamas : dans le nord de la bande de Gaza, les "pauses" ne sont pas des pauses humanitaires

Alors que les combats continuent au nord de l'enclave palestinienne et à Gaza City, le porte-parole de l’administration américaine a annoncé jeudi 9 novembre qu'Israël accepte de faire des pauses de 4 heures tous les jours dans le nord de Gaza. Mais cette petite avancée ne satisfait pas complètement l'allié américain.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des habitants de la ville de Gaza fuient vers le sud de l'enclave palestinienne, le 9 novembre 2023. (MOHAMMAD ZANOUN / MIDDLE EAST IMAGES / AFP)

Il ne s’agit pas à ce stade de pause humanitaire, comme le demandent les Etats-Unis. Et encore moins d’un cessez-le-feu. Les pauses quotidiennes dans le nord de la bande de Gaza, annoncées jeudi 9 novembre par la Maison Blanche, existent depuis une semaine, a constaté un journaliste de la Rédaction internationale de Radio France, actuellement en Israël. Ces pauses ne sont donc pas nouvelles. 

Par ailleurs, il ne s'agit pas de pauses humanitaires, mais de l’autorisation de corridor d’évacuation, sécurisé, sans opération militaire aux alentours, pour permettre, de 10h à 14h, aux Palestiniens de fuir avec le minimum vital du nord de la bande de Gaza qui le souhaitent d'aller vers le Sud. 

Ces pauses "de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza, seront annoncées trois heures à l'avance", a précisé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, selon qui Washington a reçu l'assurance qu'"il n'y aurait pas d'opérations militaires dans ces zones pendant la durée de la pause". L'armée israélienne avait ouvert "un couloir d'évacuation" dimanche 5 novembre, mais des Palestiniens ont témoigné de combats persistants le long de cette route, empruntée par 100 000 personnes depuis mercredi, selon les chiffres de l'armée israélienne et du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Selon l'OCHA, le nombre de déplacés à Gaza s'élève désormais à 1,6 million de personnes sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza. 

L'hypothèse d'une trêve de plusieurs jours

En revanche, ce qui est nouveau, c’est l’ouverture d’un deuxième corridor, une autre route le long de la mer. Mais la Maison Blanche espérait mieux et notamment des pauses plus longues pouvant aller jusqu’à 3 jours. En cause : le gouvernement Nétanyahou, qui est sous très forte pression de l’extrême droite israélienne. Toute pause dans les combats est une erreur grave, dénonce ainsi le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui refuse toute trêve tant que tous les otages n’auront pas été libérés.

Sur ce point précisé, la diplomatie s’active pour faire avancer les négociations, qui se déroulent surtout au Qatar, qui abrite le chef politique du Hamas. Jeudi 9 novembre, ce sont les chefs des secrets américains et israéliens, la CIA, et le Mossad qui se rendus à Doha. L’idée discutée est une pause contre un échange d’otages : une trêve de trois jours, pour commencer, contre la libération de douze otages, dont six Américains. Mais les discussions butent encore sur la durée de la trêve.

En attendant, le Jihad islamique de son côté, l’autre mouvement islamiste palestinien présent à Gaza et qui détient aussi des otages, propose de libérer deux de ses otages si "les conditions sécuritaires sont réunies". Il s'agit d'une femme âgée et d'un jeune adolescent qui, dans une vidéo publiée jeudi, s’en prennent directement à Benyamin Nétanyahou accusé d’être à l’origine de la guerre. "Un terrorisme psychologique de la pire espèce", a dénoncé l’armée israélienne.

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