Conflit au Proche-Orient : ce que l'on sait des trois otages tués "par erreur" par Israël
La mort de trois otages, tués par l'armée israélienne vendredi 15 décembre, provoque l'indignation en Israël. "Identifiés par erreur" comme une "menace", ces trois hommes ont été abattus par des soldats opérant dans le quartier de Choujaiya, dans le nord de la bande de Gaza, selon Tsahal.
Peu après l'annonce, des familles d'otages et des sympathisants ont défilé avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv, pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. Selon un décompte de l'armée israélienne, il reste 132 otages à Gaza, sur les 250 enlevés par le Hamas au début du conflit, le 7 octobre. Franceinfo vous résume ce que l'on sait de la situation.
Trois otages identifiés par erreur comme une menace
Les trois otages ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne à Choujaiya, dans le nord de la bande de Gaza, "une communauté densément peuplée que les officiels israéliens ont identifiée comme un bastion du Hamas", rapporte le New York Times. Les trois hommes ont pris par erreur pour une "menace" par les soldats présents sur place, selon les autorités israéliennes.
"Nous pensons que les trois [otages] avaient fui ou avaient été abandonnés par les terroristes qui les avaient capturés", a ainsi expliqué le porte-parole du ministère de la Défense israélien, Daniel Hagari, rapporte Haaretz.
Il y a alors "eu une erreur tragique", et les militaires ont abattu les otages, a poursuivi cette même source, expliquant que l'évènement est survenu "dans une zone de combat avec de nombreux terroristes". L'un des trois hommes portait un bâton sur lequel était attaché "un drapeau blanc de fortune", a expliqué un communiqué de l'armée publié samedi. Une enquête préliminaire a en outre montré que deux soldats avaient tiré sur les otages après les avoir pris pour des "terroristes", un agissement "contraire au protocole" a précisé Tsahal. L'identité des trois corps a été confirmée "après la fusillade", a poursuivi Daniel Hagari.
Les trois victimes avaient moins de 30 ans
Les victimes sont Yotam Haïm, batteur dans un groupe de heavy metal âgé de 28 ans, Samer al-Talalqa, un Bédouin de 25 ans, et Alon Lulu Shamriz, 26 ans, a annoncé l'armée. Les corps des trois victimes ont été rapatriés en Israël, d'après cette même source.
Ils avaient tous les trois été enlevés par le Hamas le 7 octobre. Yotam Haim faisait partie du groupe de métal Persephore et avait été enlevé du kibboutz Nir Am lors de l'attaque, rapporte Le Parisien. Il était "passionné d'animaux comme de cuisine italienne", ajoute le journal.
Samer al-Talalqa avait, lui aussi, été enlevé du kibboutz Nir Am, selon les familles des otages. Il travaillait dans une usine et avait été blessé lors de l'attaque, rapporte le New York Times, qui le décrit comme "un motard passionné". Le troisième otage tué, Alon Lulu Shamriz, avait été enlevé du kibboutz Kfar Aza. Il étudiait l'ingénierie informatique et faisait partie de l'équipe de basketball de Shaar Hanegev, détaille Le Figaro.
Une "tragédie" qui plonge Israël "dans le deuil" selon Nétanyahou
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a, dès l'annonce de l'armée, regretté "une insupportable tragédie" qui plonge "tout l'Etat d'Israël dans le deuil". "Des leçons immédiates ont été tirées de cet événement, qui ont été transmises à toutes les troupes sur le terrain", a de son côté assuré l'armée dans un communiqué publié vendredi soir.
Les Etats-Unis ont estimé de leur côté qu'il s'agissait d'une "erreur tragique" et une nouvelle "déchirante". "Je ne crois pas qu'il soit possible de tirer des conclusions plus générales de cet événement particulier et de ce que cela dit de la capacité [des forces armées israéliennes] à être plus chirurgicales et plus précises", a commenté John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche.
Des centaines d'Israéliens manifestent à Tel-Aviv
Sitôt la nouvelle rendue publique, des proches d'otages ainsi que des sympathisants ont manifesté devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv, pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. Signe d'une colère qui monte, les slogans critiquaient largement la politique du gouvernement israélien. "Nous n'avons plus le temps ! Ramenez les otages à la maison maintenant !", a scandé la foule, selon les informations du Times of Israel.
"Chaque jour, un otage meurt", pouvait-on lire sur une affiche alors qu'un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang. "Le seul moyen de libérer les otages vivants est la négociation", a ainsi confié à l'AFP sur place un manifestant de 66 ans. En réaction, le Forum des familles des otages a annoncé l'organisation d'une conférence de presse à Tel-Aviv samedi.
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