Conflit au Proche-Orient : "C'est une bonne aubaine pour Poutine, on ne parle plus de l'Ukraine", déplore Jean-Yves Le Drian

Un accord a été conclu mercredi entre le Hamas et Israël pour la libération d'otages. L'attention de la communauté internationale est dirigée vers le Proche-Orient, "une bonne nouvelle" pour Vladimir Poutine, analyse l'ancien ministre des Affaires étrangères.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères, était mercredi 22 novembre l’invité du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Alors que le conflit au Proche-Orient entre dans une nouvelle phase avec l'accord de trêve conclu entre Israël et le Hamas, la guerre entre la Russie et l'Ukraine continue de rester au second plan, déplore mercredi 22 novembre sur franceinfo l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian : "C'est une bonne aubaine pour Poutine, on ne parle plus de l'Ukraine".

Le fait que l'attention de la communauté internationale soit dirigée vers le Proche-Orient est pour la Russie "une bonne aubaine au niveau médiatique, au niveau de la mobilisation internationale pour l'Ukraine, y compris au niveau de la mobilisation des Européens". Pour Jean-Yves Le Drian, "c'est aussi pour lui une bonne nouvelle dans la mesure où le soutien militaire qu'apportent les Américains, les Européens aussi, à la fois à Israël et à l'Ukraine, risque d'être un peu compliqué", notamment car les capacités militaires "disponibles sont quand même relativement limitées"

Dans ce contexte, et avec les difficultés auxquelles fait face Kiev, notamment dans sa contre-offensive, il ne faut pas attendre du président russe qu'il décide de mettre fin à la guerre, observe l'ancien ministre des Affaires étrangères : "Je pense que Poutine ne réfléchit qu'en fonction de l'échéance américaine. Il faut se dire que l'année 2024 sera une année majeure en termes électoraux. On va voter aux États-Unis [présidentielle - Ndlr] et on va aussi voter en Europe pour les élections européennes. On va peut-être voter en Ukraine"

"Ça veut dire que la Russie considère que l'arrivée de Trump est possible et, que si l'arrivée de Trump est au rendez-vous, alors ils pourront discuter plus facilement avec les Américains pour obtenir davantage ce qu'ils le souhaitent en matière de négociations sur la crise ukrainienne", analyse Jean-Yves Le Drian, pour qui Vladimir Poutine "joue la montre".

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