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Attentats à Jérusalem : "Le chemin de la coopération entre Israéliens et Palestiniens est encore possible", assure le président du Forum international pour la paix

En deux jours, neuf Palestiniens et sept Israéliens ont été tués. Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix, veut croire à la reprise du dialogue entre les deux camps.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Funérailles de deux des sept Israéliens tués dans une attaque près d'une synagogue, le 29 janvier 2023. (ATEF SAFADI / EPA)

"Le chemin de la coopération entre Israéliens et Palestiniens, c'est encore possible", a affirmé samedi 28 janvier sur franceinfo Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix et chargé de mission auprès d'Emmanuel Macron en vue d’un rapprochement israélo-palestinien, après les deux attaques successives commises par des Palestiniens qui ont provoqué la mort de sept sept morts et plusieurs blessés à Jérusalem-Est.

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"Il est dans l'intérêt de tout le monde de retrouver le chemin du dialogue", insiste Ofer Bronchtein. Il souligne qu'il y a "une génération d'Israéliens et de Palestiniens qui ne se connaissent pas et ne se parlent pas". Il estime par ailleurs que "la France a un rôle primordial" à jouer dans dialogue entre les deux peuples.

franceinfo : Comment vivez-vous les évènements actuels ?

Ofer Bronchtein : Lorsque nous avons appris vendredi soir, en plein shabbat, que sept Israéliens ont été massacrés, tués près d'une synagogue, le jour où la communauté internationale commémorait l'Holocauste, cela a touché tout le pays. Depuis ce matin les télévisions, la radio ne parlent que de ça. Mais le paradoxe israélien, c'est qu'en ce moment même à Tel-Aviv, il y a 100 000 manifestants qui manifestent contre le gouvernement et contre la loi qui est en train de promouvoir le changement du système juridique. La situation est très tendue. L'attentat d'hier soir à Jérusalem est le plus meurtrier depuis treize ans. L'incursion israélienne à Jénine, est la plus sanglante depuis quinze ans. Suite à cette incursion, l'Autorité palestinienne a décidé d'arrêter la coopération sécuritaire entre Israël et l'Autorité palestinienne, ce qui est très grave aussi.

"On se trouve aujourd'hui dans un tourbillon. Un œil pour un œil et ils deviennent tous aveugles."

Ofer Bronchtein

à franceinfo

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, qui arrive lundi à Jérusalem, peut-il calmer les tensions ?

On est dans le énième cycle de violence. Il n'y a pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien. Il n'y a qu'une solution politique. Ce qu'il faut, c'est une volonté politique, c'est de l'audace politique. Apparemment, le gouvernement israélien actuel, de par sa composition, aura du mal à aller de l'avant. L'Autorité palestinienne est très affaiblie. Donc je pense qu'une intervention internationale, une volonté, un encouragement international peut pousser les uns et les autres à arrêter la violence et reprendre le chemin du dialogue.

Est-ce que la France doit participer à ce dialogue ?

La France a un rôle primordial à jouer. L'Europe est le plus important bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne. En 25 ans, l'Europe a donné à l'Autorité palestinienne 49 milliards d'euros. L'Europe est le marché principal de l'économie israélienne, elle a donc un outil économique et un rôle politique très important. La France est l'amie des Palestiniens, mais c'est aussi l'amie d'Israël. La France est écoutée, respectée par les uns et par les autres. L'Allemagne aussi. Je pense qu'une volonté européenne, menée par la France, peut aboutir à une reprise du dialogue, à la rencontre entre les sociétés civiles, à des investissements économiques, à redonner vie, à redonner espoir à ces jeunes Palestiniens. Un jeune Palestinien de treize ans qui prend un pistolet le matin pour aller tuer des gens qui passent, c'est dingue. Il y a énormément de frustration, un manque d'espoir, une crise économique terrible. Depuis 20 ans, les Israéliens ne sont pas autorisés à rentrer dans les territoires palestiniens, et seuls les Palestiniens qui ont des autorisations de travail peuvent rentrer en Israël. Cela veut dire qu'il y a une génération d'Israéliens et de Palestiniens qui ne se connaissent pas, qui ne se rencontrent pas, qui ne se parlent pas. Et c'est dans ce sens-là que l'Europe peut jouer un rôle très important de rapprochement.

Est-ce qu'il y a une crainte des voisins d'Israël de se retrouver embarqués dans une nouvelle guerre ?

Le conflit israélo-palestinien, c'est la mère de tous les conflits. Jérusalem suscite beaucoup d'émotion. C'est de l'irrationnel, c'est le fait religieux. Il est évident qu'une étincelle peut allumer la région entière. Les pays arabes qui ont eu des relations avec Israël ces dernières années craignent énormément que leur propre opinion publique se retourne contre eux si jamais ça s'enflamme. Il est donc dans l'intérêt de tout le monde de calmer les esprits, de retrouver le chemin du dialogue, de la rencontre, de la coopération entre Israéliens et Palestiniens. Je l'ai vécu, c'est donc encore possible.

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