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Attaque contre Israël : ce que l'on sait de l'offensive inédite menée par le Hamas et la riposte de Tsahal

Plus de 200 personnes ont été tuées en Israël à la suite de l'offensive militaire lancée depuis Gaza. De son côté, le ministère de la Santé du Hamas dénombre au moins 313 morts à Gaza.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des missiles sont envoyés depuis la ville de Gaza vers Israël, le 7 octobre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

Les sirènes ont retenti dès le petit matin. Israël et la bande de Gaza sont en conflit après le déclenchement samedi 7 octobre d'une offensive militaire surprise et spectaculaire du Hamas palestinien. Le groupe palestinien a tiré des milliers de roquettes, infiltré des combattants en territoire israélien et capturé un nombre indéterminé d'Israéliens. L'attaque a largement été condamnée par la communauté internationale, dont la France et l'Union européenne (UE).

>> "Je n'ai jamais été aussi effrayée" : au petit matin, jour de shabbat, une attaque surprise du Hamas sème la terreur sur Israël

L'offensive du mouvement islamiste palestinien survient au dernier jour des fêtes juives de Souccot en Israël, alors que le pays vit au ralenti et que de nombreux pèlerins et touristes ont afflué en cette période de vacances scolaires. Elle a lieu aussi cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise en plein Kippour. Franceinfo vous résume ce qu'il faut savoir de l'escalade la plus meurtrière depuis la guerre de 11 jours de mai 2021 entre le Hamas et l'armée israélienne.

Des attaques coordonnées depuis la bande de Gaza

Les hostilités ont commencé avant 6h30 heure locale (5h30 heure de Paris) par un déluge de roquettes tirées depuis la bande de Gaza, vers les localités israéliennes voisines, mais aussi plus en profondeur jusque vers Tel-Aviv et Jérusalem. Profitant de l'effet de surprise, des combattants du Hamas à bords de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l'imposante barrière de sécurité érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue.

Dans un message audio diffusé par la télévision du Hamas, le commandant des brigades Al-Qassam, Mohammad Deif, a annoncé avoir déclenché l'opération "déluge d'Al-Aqsa" contre Israël. "Nous avons décidé de mettre fin à tous les crimes de l'occupation", a-t-il ajouté. Dans la soirée, l'armée israélienne a affirmé que des "centaines" d'hommes armés étaient toujours présents sur le territoire du pays.

La riposte d'Israël, "en guerre"

En riposte, l'armée israélienne a déclenché l'opération "Sabres d'acier", et, vers 11 heures (10 heures, heure française), elle a annoncé mener ses premières frappes aériennes sur Gaza en représailles. "Nous sommes en guerre, il ne s'agit pas d'une simple opération ou d'un cycle de violence, mais bien d'une guerre", a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.  En milieu de matinée, le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l'armée israélienne, a expliqué que les troupes sont engagées dans des combats au sol en territoire israélien en "plusieurs endroits autour de la bande de Gaza" contre des combattants infiltrés qualifiés de "terroristes".

De nombreuses frappes aériennes ont visé Gaza. Dans la soirée, elles ont détruit les trois immeubles de la "tour Palestine", ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont vu les trois tours de plus de dix étages s'écrouler l'une après l'autre après des explosions.  Dans le même temps, le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a annoncé avoir signé un décret ordonnant à la compagnie publique d'électricité de "cesser (sa) fourniture d'électricité à Gaza".

Un bilan humain déjà lourd

L'éruption de violence a déjà fait plus de 200 morts côté israélien, selon les secours. On dénombre au moins 313 morts du côté palestinien, selon le ministère de la Santé du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir sur la bande de Gaza depuis 2007. En Cisjordanie occupée, deux Palestiniens ont été tués, à Ramallah et à Jéricho, et une cinquantaine d'autres blessés lors d'affrontements avec les forces israéliennes et des colons, ont annoncé le ministère palestinien de la Santé et le Croissant-Rouge.

Dès le matin, des centaines de civils ont fui leurs maisons dans le nord-est de la bande de Gaza pour s'éloigner de la frontière avec Israël. Par ailleurs, les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé avoir "capturé plusieurs soldats ennemis" dans une vidéo. Les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique palestinien, ont aussi déclaré détenir "de nombreux soldats" israéliens. Le porte-parole de l'armée israélienne a ainsi confirmé dans la soirée que des "soldats et des civils israéliens" avaient été enlevés lors de l'infiltration d'hommes armés.

Des condamnations quasi unanimes à travers le monde

L'ONU a annoncé avoir convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient dimanche. Le patron de l'ONU Antonio Guterres a exhorté la communauté internationale à des "efforts diplomatiques pour éviter un élargissement de la conflagration" entre Israël et le Hamas. Le président américain Joe Biden, qui s'est entretenu avec Benjamin Netanyahu, "met en garde tout acteur hostile à Israël qui chercherait à profiter de la situation", selon un communiqué de la Maison Blanche.

L'UE et plusieurs capitales européennes ont également "fermement condamné" les attaques"Cette violence horrible doit cesser immédiatement. Le terrorisme et la violence ne résolvent rien", a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Emmanuel Macron, qui a, lui aussi, condamné les attaques du Hamas, s'est entretenu avec les présidents égyptiens, palestinien et le Premier ministre libanais.

L'Ukraine, en guerre depuis février 2022 avec la Russie, a affirmé de son côté soutenir Israël dans son " droit à se défendre lui-même et son peuple". Quant à la Russie, elle a appelé les Israéliens et les Palestiniens à un "cessez-le-feu immédiat", en exprimant sa "plus grande préoccupation". En Iran, un conseiller militaire du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a salué l'offensive en disant soutenir "cette fière opération".

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