Arsenal de missiles, drones, pertes humaines... Dans quel état est le Hezbollah après les frappes israéliennes au Liban ?

La milice chiite dispose d'un véritable arsenal de guerre, dont un millier de missiles balistiques et environ 150 000 roquettes. Israël a pu localiser plusieurs lanceurs de missiles et des dépôts de munitions, et procède à des assassinats ciblés au Liban.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des décombres après des frappes israéliennes à Saksakieh, au Liban, près de la frontière avec Israël, le 26 septembre 2024, en réponse à des tirs du Hezbollah. (STR / DPA)

Le QG du Mossad à Tel-Aviv a été visé mercredi 25 septembre par un missile Qader tiré par le Hezbollah, qui a été intercepté par la défense antimissile israélienne. C'est la première fois que le mouvement chiite utilise ce missile balistique de fabrication iranienne. Mais dans quel état se trouve le Hezbollah, visé au Liban par des bombardements massifs de l'armée israélienne ces derniers jours ? Franceinfo s'est penché sur la question.

Un arsenal avec des missiles balistiques et des drones 

Le Hezbollah dispose d'environ 1 000 missiles balistiques, dont 200 peuvent frapper le territoire israélien. Le Qader 1 utilisé contre le QG des services secrets israéliens, mais aussi le Fateh-110 qui transporte une charge explosive de 500 kilos et qui dispose d'une précision de dix mètres. Grâce à l'assistance technologique de l'Iran, les systèmes de guidage ont été perfectionnés ces dernières années, ce qui permet des tirs beaucoup plus précis et plus en profondeur. L'arsenal de la milice chiite a été estimé l'an dernier à 150 000 roquettes et missiles par l'Institut israélien pour les études de sécurité. Les roquettes qui ont une portée moins importante lui permettent d'atteindre facilement le nord d'Israël et notamment le port d'Haïfa, troisième ville du pays.

Le "Parti de Dieu" s'est par ailleurs constitué un stock de drones qu'il fabrique en partie localement. Il importe également des drones d'Iran, son principal soutien, notamment les Shahed 136 et d'autres drones à double guidage qui permettent de saturer les défenses israéliennes. Le Hezbollah aurait également des missiles antinavires de fabrication russe et chinoise, ainsi que des missiles de défense aérienne pour repousser les avions de combat israéliens. 

Des lanceurs et des dépôts de munitions détruits

Outre le centre de commandement du Hezbollah, l'armée de l'air israélienne a détruit jusqu'à présent des lanceurs de missiles et des dépôts de munitions que ses services de renseignement avaient pu localiser. Près de 1 600 objectifs ont été atteints pour la seule journée de lundi, 70 dépôts de munitions mardi. Mais le Hezbollah a encore réussi à lancer 300 missiles et roquettes sur Israël le même jour, tant son arsenal est important.

Dans le sud du Liban, en 48 heures, l'arme israélienne revendique par ailleurs avoir détruit des centaines de rampes de lancement du Hezbollah. Fin 2023, on estimait à quelque 120 000 le nombre de rampes de lancement pointées vers l'État hébreu.

Un bilan humain incertain

Alors que le Hezbollah poursuit ses tirs de roquettes sur le territoire israélien, cette escalade pose la question des pertes subies par l'organisation pro-Iran. Les bombardements sur le Liban ont déjà fait au moins 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes. Dans la nuit de mardi à mercredi, une frappe a touché la ville de Jieh près de la capitale, tuant un responsable militaire du mouvement chiite.

Mais le bilan humain est incertain, l'organisation n'ayant pas encore communiqué sur l'identité ou le nombre de ses combattants morts dans les frappes israéliennes. Ce qui est sûr en revanche, c'est que beaucoup de ses infrastructures ont été touchées. Au sud du Liban, plusieurs routes ont été rendues impraticables, et certains habitants racontent que même des ponts ont été détruits.

Des hauts gradés tués dans les frappes israéliennes

Le Hezbollah doit également faire face aux assassinats ciblés de son haut commandement militaire. Mardi à Beyrouth, une frappe israélienne dans une zone résidentielle de la banlieue sud a encore ciblé un de ses hauts gradés. Selon Israël, il s'agit d'Ibrahim Kobeissi, commandant de la force de missiles et de roquettes du Hezbollah. C'est la troisième frappe du genre en moins d'une semaine sur le sud de la capitale, dans une guerre qui affaiblit le Hezbollah autant qu'elle terrifie et frappe la population civile.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.