Israël : nouveau gouvernement et inquiétudes pour la paix
A quelques heures de l’investiture du 32e gouvernement israélien, d’ultimes tractations se poursuivent entre le futur Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Parti du Judaïsme Unifié de la Torah, les orthodoxes ashkénazes. Mais pour l’essentiel, les jeux sont faits. Cette équipe pléthorique – une trentaine de ministres dont plusieurs sans portefeuille, et sept vice-ministres – constituera le plus large gouvernement de l’histoire d’Israël.
"Bonjour MM. les ministres, qui n'ont rien à gérer", s'est gaussé sur les antennes de la radio publique Yaron Dekel, expert des affaires politiques. Nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour dénoncer cette gabegie, alors qu’Israël n’est pas épargné par la crise économique. "C’est le prix de la démocratie et de l’unité", explique le futur Premier ministre.
Campagne anti-arabe
Mais surtout, et c’est ce qui inquiète occidentaux et arabes, l’on sait que le poste clé du ministère des Affaires étrangères a été promis à Avigdor Lieberman, le chef d’Israël Beiteinou, l’extrême-droite nationaliste. Même si Netanyahou s’efforce de rassurer l’opinion internationale, il est un fait que cet ancien videur de boite de nuit russe a mené une campagne 100% anti-arabe, et qu’une fois aux affaires, les heures du processus de paix, déjà bien mal en point, seront comptées.
S’il s’affirme ouvert à des négociations avec le Palestinien Mahmoud Abbas en vue d’une "paix économique", Lieberman récuse en effet toute perspective de gel des colonies, et encore plus la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Or, vu de Palestine et en particulier de Cisjordanie, le gel des implantations israéliennes est un préalable concret et indispensable à la réouverture des négociations.
Dans ce contexte, les Palestiniens comptent sur l’appui, et les pressions, de la communauté internationale. A l’adresse du futur Premier ministre israélien, l’UE prévient qu’elle est prête à "tirer les conséquences" d’un torpillage du processus de paix. Quand Barak Obama déclare que le statu quo dans le conflit israélo-palestinien est "intenable", jugeant "crucial" que l’on progresse "vers une solution à deux Etats".
Gilles Halais avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.