Israël fête ses 60 ans, les Palestiniens commémorent la "nakba"
Alors que des soupçons de corruption à l'encontre du Premier ministre Ehud Olmert font vaciller le sommet de l'etat, les Israéliens ont célébré la “fête de l'indépendance” en organisant des pique-niques dans les parcs, sur les plages ou dans leurs jardins. L'armée a apporté sa contribution aux festivités, avec des avions qui ont survolé tout le pays et un spectacle donné par des parachutistes.
Mais de l'autre côté de la frontière cisjordanienne, cet anniversaire n'a évidement pas la même signification.
Et les marches se sont répondues, comme un cycle de représailles symbolique. Quand des colons juifs marchent sur une colonie sauvage, les Palestiniens ont eux inauguré en Cisjordanie un “camp du retour” pour dire leur attachement aux terres dont leurs réfugiés ont été chassés par Israël lors de sa création, sur les 3/4 de la Palestine historique. Ce “camp du retour” s'est ouvert en présence du Premier ministre palestinien Salam Fayyad dans des tentes érigées sur un terrain à Ramallah, près de la Mouqataa, le quartier général de l'Autorité palestinienne. Il abrite une exposition de photos et de documents retraçant la “nakba” et doit accueillir des colloques sur le sujet.
Quelque 760.000 Palestiniens ont été poussés à l'exode lors de
la création de l'Etat d'Israël. Le sort de ces réfugiés et de leurs descendants, au total près de 4,5 millions de personnes, est la question la plus épineuse du conflit israélo-palestinien, Israël refusant d'entendre parler d'un retour sur son territoire.
Dans l'après-midi, ce sont des milliers d'Arabes israéliens, ceux qui ont pu rester dans les frontières de l'Etat hébreux et en devenir citoyens, qui ont manifesté à Saffouriya, près de Nazareth, en Galilée, à la traditionnelle manifestation d'Arabes israéliens exigeant le droit au retour sur les terres dont ils ont été chassés. Des heurts qui ont fait plusieurs blessés légers ont éclaté alors que le rassemblement touchait à sa fin entre des manifestants et policiers israéliens, selon des sources policières et des
témoins.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.