Israël: 1 550 palestiniens en grève de la faim dans les prisons
Le chiffre émane de l'administration pénitentiaire israélienne. Les grévistes qui ont commencé leur mouvement il y a deux semaines réclament l'abolition d'une disposition permettant l'incarcération sans inculpation ni jugement.
En deux semaines, 1 550 prisonniers palestiniens se sont mis en grève de la faim. C'est le chiffre avancé par le porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne Sivan Weizman. Et le mouvement s'étend mercredi 2 mai. En trois jours, 100 nouveaux prisonniers ont rejoint la protestation. Des responsables palestiniens ont fait état lundi de 2 000 grévistes de la faim sur près de 4 700 détenus.
Ce mouvement collectif a été lancé par quelque 1 200 détenus le 17 avril, date de la Journée des prisonniers palestiniens. Ces derniers réclament l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine. Elle permet l'incarcération sans inculpation ni jugement de suspects pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Des manifestations violentes
En signe de soutien, plusieurs centaines de Palestiniens, essentiellement des étudiants, ont manifesté pour la deuxième journée consécutive devant la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah en Cisjordanie. Ils ont affronté à coups de pierres les militaires israéliens, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées. Au moins quatre manifestants ont été blessés.
Dans un communiqué, l'association Human Rights Watch (HWR) a exhorté Israël à "inculper ou relâcher immédiatement les personnes emprisonnées sans charge ni procès". "On ne devrait pas en arriver à une grève de la faim des prisonniers palestiniens pour qu'Israël comprenne qu'il viole leurs droits judiciaires. Israël doit arrêter de détenir des prisonniers pendant de longues périodes sans inculpation", a plaidé HRW.
Deux prisonniers en grève de la faim depuis 64 jours
Dans le même temps, Bilal Diab, 27 ans, un de deux grévistes de la faim accusés d'être liés au mouvement radical Jihad islamique et qui ont cessé de s'alimenter il y a 64 jours, a été transféré mardi dans un hôpital civil, selon son avocat. La Cour suprême d'Israël doit se prononcer demain, jeudi, sur un appel de Bilal Diab et de Thaër Halahla, également en grève de la faim.
Bilal a été hospitalisé car "il ne pouvait pas recevoir les soins nécessaires à son état de santé en établissement pénitentiaire", a confirmé Mme Weizman. Il "est dans un état stationnaire à la suite de son admission au département de gastro-entérologie de l'hôpital Assaf Ha Rofeh", près de la prison de Ramleh, dans la région de Tel Aviv, selon son avocat.
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