Iran : la victoire d'Ahmadinejad validée
"Nous n'avons constaté aucune fraude ou infraction majeure. Par conséquent, il n'y a pas de possibilité d'une annulation" du scrutin, a déclaré ce matin un porte-parole du Conseil des Gardiens de la constitution iranienne. L'organe, chargé de superviser toutes les élections en Iran, a en outre affirmé qu'"aucune des plaintes des candidats n'avait été acceptée par le Conseil".
Et pour enfoncer le clou, le ministère iranien de l'Intérieur a appelé Mir Hossein Moussavi, à "respecter la loi et le vote du peuple" qui a réélu le président sortant Mahmoud Ahmadinejad.
Depuis dix jours, l'annulation du scrutin est exigée par l'opposition menée par Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux à la présidentielle, à travers des manifestations qui ont fait au moins 17 morts, une centaine de blessés et des centaines d'arrestations.
Mais l'opposition ne désarme pas : le bureau de campagne de Mir Hossein Moussavi a annoncé qu'il allait publier prochainement un rapport complet sur la "fraude et les irrégularités" commises lors du scrutin présidentiel du 12 juin.
Tensions diplomatiques:
Sur le front diplomatique, le gouvernement britannique a annoncé qu'il expulsait deux diplomates iraniens, à la suite de la décision des autorités iraniennes de renvoyer deux membres du personnel de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran.
Et le ministère iranien des Affaires étrangères s'en est aussi pris avec virulence au secrétaire général de l'ONU, l'accusant "d'ingérence" dans ses affaires intérieures. Ban Ki-moon, "consterné par les violences post-électorales", avait exhorté hier les autorités iraniennes à mettre fin immédiatement aux arrestations et à l'usage de la force.
Après l'Italie et le Royaume Uni, les Pays-Bas ont décidé de déconseiller les "voyages non essentiels" en Iran à leurs ressortissants. De son côté, l'Allemagne incite les siens à "vérifier les possibilités qu'ils ont de repousser leurs voyages" dans le pays.
Journalistes menacés:
Les autorités iraniennes, qui imposent d'importantes restrictions à la presse étrangère pour la couverture des événements, ont aussi invité les journalistes à travailler "dans le cadre de la loi (...) parce que, s'ils agissent contre la sécurité nationale et espionnent, ils seront arrêtés et remis à la justice".
Des menaces rapidement mises à exécution : après l'arrestation dimanche d'un journaliste canadien travaillant pour l'hebdomadaire américain Newsweek, c'est un correspondant "d'origine grecque" travaillant pour le Washington Times qui a été appréhendé aujourdhui, alors que le correspondant permanent de la BBC en Iran, Jon Leyne, avait reçu dimanche l'ordre de quitter le pays sous 24 heures.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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