Irak : le faux-pas de Bernard Kouchner
"Si le Premier ministre irakien veut que je m'excuse pour avoir interféré dans les affaires irakiennes de façon aussi directe, je le fais volontiers". Bernard Kouchner s’est dit « désolé » après ses propos parus dans l’hebdomadaire « Newsweek ». Nouri al-Maliki avait en effet réclamé hier des excuses de la France après avoir entendu le ministre des Affaires étrangères estimer que "beaucoup de gens pensent que le Premier ministre devrait être changé". "Si ça a été mal interprété, j'en suis désolé, a redit Bernard Kouchner, mais ça ne change rien aux faits : ce sont des propos tenus par mes interlocuteurs dans la région".
Sur la même ligne que Washington
Ces propos rejoignent implicitement les critiques des Etats-Unis, pour qui le Premier ministre irakien est incapable d'engager une réconciliation entre chiites, sunnites et Kurdes. Les partis sunnites ont quitté le gouvernement, ainsi que les plus radicaux des chiites. Dix-sept ministres sur 40 ont démissionné ou boycottent les réunions du gouvernement. Cette polémique, quelques jours après le déplacement surprise de Bernard Kouchner à Bagdad, risque de brouiller la volonté de Paris d'ouvrir une nouvelle étape dans ses relations avec l'Irak. Cette visite était la première d'un membre du gouvernement français depuis l'invasion de ce pays par les forces américaines en 2003, à laquelle la France, sous la présidence de Jacques Chirac, s'était fermement opposée. La France veut désormais se poser en "médiateur" entre les différents protagonistes de la crise irakienne.
Du côté de l'opposition, on dénonce "l'amateurisme" de Bernard Kouchner, et l'alignement de Paris sur Washington à propos de l'Irak.
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