Reportage "Le boulot n'est pas encore terminé" : deux mois après l'offensive contre le Hezbollah, les 60 000 déplacés du Nord d'Israël ne peuvent toujours pas rentrer chez eux

Deux mois après l'explosion de bipeurs au Liban, première étape de l’offensive israélienne contre le Hezbollah, Israël ne tient pas encore suffisamment de positions pour permettre le retour des déplacés.
Article rédigé par franceinfo
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Photo prise depuis Metula, dans le nord d'Israël, le 15 octobre 2024. (JALAA MAREY / AFP)

Où en est-on des objectifs de guerre de l'armée israélienne contre le Hezbollah ? La milice chiite a été décapitée, une partie de la zone frontalière est occupée, mais aucun des 60 000 déplacés Israéliens du nord du pays n'a pu rentrer chez lui. Cela constitue pourtant le principal objectif de l'armée de l'Etat hébreu.

Au nord du pays, dans la zone militaire de Metulla, des corps sans vie, gisaient dans un verger tout près de la frontière. "Je suis arrivé le premier. Je n'ai pas les mots. C'était horrible", témoigne Aviv, un soldat israélien en poste dans la ville de Métoulla, à quelques centaines de mètres du Liban, et qui a retrouvé les dépouilles de trois ouvriers agricoles thaïlandais et d'un Israélien, il y a un peu plus de deux semaines. "Ils travaillaient ici, ils cueillaient des pommes... Quinze minutes après, il y a eu des tirs de roquettes. On est arrivé ensuite et on les a tous retrouvés morts."

Une quarantaine de civils tués

Aujourd'hui, les échanges de tirs continuent. "Ça, c'est Israélien, c'est nous", dit-il en entendant un grand bruit sourd, "tu vois, la zone noire juste là, ce sont des oliviers qui ont brûlé après l'explosion de bombes. Et c'est effrayant", confie-t-il. Plus d'une quarantaine de civils ont été tués dans le nord d'Israël depuis un an. Il y a plus de 3 000 morts de l'autre côté.

L'armée de l'Etat hébreu tient aujourd'hui des positions sur une zone d'environ cinq kilomètres de large le long de la frontière, à l'intérieur du Liban. Mais c'est pour le moment insuffisant pour permettre aux 60 000 déplacés de la région de rentrer chez eux.

"On ne veut pas d’une guerre qui durerait cinq ans ou quelque chose comme ça."

Miki, un habitant israélien

à franceinfo

Miki est un des rares habitants de Kiryat Shmona, à quelques kilomètres au sud de Métoulla, à ne pas être parti. "Le boulot n'est pas encore terminé : tenir quelques kilomètres et quelques villages ce n'est pas assez. Cependant, je me sens bien mieux parce que je sais maintenant qu'il n'y a plus de tunnels. Nous avions peur que quelqu'un surgisse de cette montagne. C'est proche. Tu marches dix minutes et tu es là. On se sent mieux. J'espère que le monde va nous aider à trouver un accord. Parce que ça doit se terminer comme ça", prêche Miki. 

Quelque 16 000 roquettes, drones ou missiles ont été envoyés depuis plus d'un an sur le territoire Israélien, dont plus d'un quart juste le mois dernier.

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