Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 21 octobre
L'armée israélienne a annoncé, lundi 21 octobre, avoir frappé environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures, après avoir élargi son offensive contre le groupe pro-iranien en visant son système financier. Les Etats-Unis ont, eux, affirmé œuvrer pour mettre fin "au plus vite" à la guerre dans ce pays. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
Des nouvelles frappes israéliennes font plusieurs morts au Liban
L'armée israélienne a annoncé, lundi, avoir frappé environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures. Dans la soirée, des frappes près de l'hôpital Hariri, le plus grand établissement public du pays, dans le sud de Beyrouth, ont fait au moins quatre morts et 24 blessés, selon le ministère libanais de la Santé. Ce dernier avait auparavant fait état de six personnes tuées, dont un enfant, à Baalbeck, dans l'est, et de quatre secouristes liés au Hezbollah morts en 24 heures dans le sud dans des raids israéliens.
Une frappe israélienne a également visé le quartier d'Ouzai, dans la banlieue sud de Beyrouth, peu après que l'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs secteurs d'évacuer les lieux, a rapporté l'agence de presse libanaise ANI. "C'est la première fois que ce quartier est visé depuis le début de l'agression israélienne contre le Liban", a ajouté l'agence. Des secouristes affiliés au Hezbollah ont ajouté qu'au moins trois personnes avaient été tuées et de nombreuses autres blessées dans ce quartier densément peuplé de Beyrouth.
L'ONU doit jouer "tout son rôle" pour le retour des populations civiles au Liban, affirme Macron
Emmanuel Macron a affirmé, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, que l'ONU devait jouer "tout son rôle" au Liban "pour permettre le retour des populations civiles dans leurs foyers, en sécurité, des deux côtés de la frontière entre le Liban et Israël", selon l'Elysée. Il a aussi dénoncé les actions menées par l'armée israélienne contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban (Finul). Selon la Finul, qui compte 10 000 Casques bleus, l'armée israélienne a "délibérément démoli", dimanche, une de ses "tours d'observation" à Marwahin, dans le sud du Liban. Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre israélien que "les infrastructures soient préservées", que "la population civile soit protégée" et qu'"un cessez-le-feu soit établi au plus vite" au Liban, a ajouté la présidence française.
Les deux responsables ont également évoqué la situation à Gaza. La mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué le 16 septembre par des soldats israéliens et considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023, doit être "l'occasion d'entamer une nouvelle phase de négociation afin d'établir un cessez-le-feu à Gaza, obtenir la libération de tous les otages et permettre un acheminement massif de l'aide humanitaire", a souligné le président français.
Environ 170 projectiles tirés depuis le Liban
L'armée israélienne a annoncé qu'environ 170 projectiles avaient été tirés, lundi, par le Hezbollah depuis le Liban. Le mouvement libanais Hezbollah a, de son côté, dit avoir visé des soldats israéliens dans le village frontalier de Aïta el-Chaab, où de violents combats l'opposent à l'armée israélienne. Dans la matinée, cette dernière y avait dynamité des maisons, selon l'Agence nationale libanaise d'information. Le Hezbollah a également dit avoir visé des soldats israéliens dans plusieurs villages frontaliers situés dans le même secteur dans le sud du Liban.
Les Etats-Unis veulent mettre fin "au plus vite" à la guerre entre Israël et le Hezbollah
Les Etats-Unis ont affirmé vouloir mettre fin "au plus vite" à la guerre ouverte au Liban entre Israël et le Hezbollah, sur la base d'une résolution de l'ONU prévoyant le retrait de tout groupe armé de la frontière israélo-libanaise.
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, doit entamer mardi en Israël une nouvelle tournée au Proche-Orient. Cette visite aura pour objectif de relancer les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et contenir l'escalade régionale.
L'ONU condamne "les dégâts considérables" causés aux installations civiles
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a condamné les "dégâts considérables" causés à "des propriétés résidentielles, des infrastructures civiles et des locaux commerciaux" par les bombardements israéliens ayant visé, la veille, au Liban un groupe financier lié au Hezbollah pro-iranien. "Nous condamnons les bombardements israéliens massifs de diverses zones urbaines et résidentielles (...) qui visaient selon l'armée israélienne des installations affiliées à l'association financière Al-Qard al-Hassan", a déclaré le Bureau des droits de l'homme de l'ONU.
Deux morts dans une frappe israélienne à Damas
Deux personnes ont été tuées et trois autres blessées dans une frappe israélienne visant une voiture dans le quartier de Mazzé, à Damas, abritant le QG de l'ONU ainsi que des ambassades, a rapporté le ministère syrien de la Défense. Un correspondant de l'AFP a de son côté décrit qu'un hôtel avait été endommagé et des véhicules calcinés par l'explosion. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a, lui, rapporté que l'explosion avait été "causée par un missile tiré par un drone israélien". Il a ajouté que le missile a visé un homme non-Syrien qui était au volant de sa voiture dans ce quartier, où se tenait une cérémonie à la mémoire du chef du Hamas Yahya Sinouar.
L'OMS va faciliter un millier d'évacuations de Gaza dans les prochains mois
Jusqu'à un millier de femmes et d'enfants blessés ou malades vont être prochainement évacués de Gaza, a annoncé le directeur Europe de l'Organisation mondiale de la santé, lundi, insistant sur la nécessité de maintenir le dialogue avec les belligérants. Israël s'engage sur quelque "1 000 évacuations médicales supplémentaires vers l'Union européenne au cours des mois à venir", a dit Hans Kluge, soulignant que les évacuations seraient facilitées par son bureau, en collaboration avec les pays concernés et l'Union européenne. "C'est définitivement trop peu", a réagi sur franceinfo Amande Bazerolle, responsable adjointe des opérations d’urgence de Médecins sans frontières.
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