Gaza sous les bombes depuis dix jours
Les combats continuent dans la bande de Gaza. Selon un dernier bilan, plus de 520 Palestiniens auraient été tués depuis le 27 décembre, début des raids aériens. Un quart seraient des civils selon l'ONU. Cinq civils israéliens ont également péri dans les tirs de roquettes du Hamas sur l’Etat hébreu et un soldat israélien a été tué au premier jour de l'offensive terrestre samedi.
Mais savoir ce qui se passe réellement sur le terrain reste très difficile. "L’armée israélienne a totalement verrouillé Gaza. Les seuls journalistes présents sur place sont ceux des médias palestiniens et arabes", explique l'envoyé spécial de France Info à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, Grégory Philipps.
Témoignages de Gaza
Contacté par téléphone par Hervé Toutain, un habitant de Gaza témoigne sur France Info de la situation sur place. Journaliste palestinien, Rami Soulimane vit aujourd'hui dans une ville surpeuplée depuis que les bombardements ont entrainé le déplacement de populations des campagnes vers Gaza-City. Ici, les conditions de vie deviennent de plus en plus dures. "Les gens se précipitent dans les boulangeries. Ce ne sont pas des dizaines mais des centaines de personnes" qui font la queue "pour avoir juste un sac de pain". Par ailleurs, "depuis trois jours, l’électricité et l’eau sont coupées sur toute la bande de Gaza", ajoute-t-il.
Une pénurie en électricité mais aussi en essence qui pourrait rapidement devenir dramatique, notamment dans les hôpitaux, qui ont déjà du mal à faire face et ne peuvent prendre en charge que les cas les plus graves. "C’est très compliqué pour les ambulances d’aller chercher les blessés", témoigne sur France Info Cécile Barbou, déléguée de MSF à Gaza, contactée ce matin par Mireille Lemaresquier.
Impuissance de la diplomatie internationale
Après dix jours de frappes aériennes et alors que Tsahal a lancé la phase terrestre de son action militaire ce week-end, Israël continue d'affirmer que le but de cette offensive est de venir à bout des positions du Hamas, de ramener le calme dans la bande de Gaza et non pas de réoccuper le territoire palestinien. De son côté, le Hamas a promis aujourd’hui la "victoire" de son mouvement face à Israël, affirmant que des "milliers" de ses combattants sont prêts à combattre l'armée israélienne dans les rues de la bande de Gaza.
Face à ce statu quo, la diplomatie internationale semble impuissante. Nicolas Sarkozy a entamé ce matin un déplacement de deux jours au Proche-Orient pour "chercher les chemins de la paix". Mais la perspective d'une trêve semble plus que jamais irréaliste (voir notre article ci-dessous).
Ce matin, un convoi de 80 camions transportant de l'aide humanitaire
internationale aurait commencé à transiter entre Israël et la bande de Gaza, a affirmé le porte-parole du Coordinateur des activités israéliennes dans les territoires palestiniens.
_ Côté français, le Quai d'Orsay tente "d'exfiltrer" de la bande de Gaza une trentaine de nos ressortissants. Pour l'instant, leur évacuation n'a pas pu être réalisée en raison de la situation militaire.
Cécile Mimaut, avec agences
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