Gaza. Le compte Twitter du vice-Premier ministre israélien piraté par des hackers

GAZA – "Libérez la Palestine", "Mettez un terme à la guerre. Mettez un terme à l'occupation", "Boycottez les produits israéliens à travers le monde", "Benyamin Netanyahu est un sioniste psychopathe meurtrier", etc. Ces déclarations propalestiniennes, très virulentes à l'égard d'Israël et de sa politique, ont fait leur apparition dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 novembre sur le compte Twitter du vice-Premier ministre israélien, Silvan Shalom. 

Ces tweets – vingt-quatre publiés en deux heures – sont le résultat du piratage du compte du haut responsable israélien revendiqué par des membres du collectif ZHC. Une initiative soutenue par les Anonymous dans le cadre d'une campagne de mobilisation contre la politique de l'Etat hébreu depuis le début, mercredi 14 novembre, de l'opération "Pilier de défense" dans la bande de Gaza. Retour sur un conflit qui se joue aussi en ligne.

Des piratages de comptes 

@SilvanShalom "était la page Twitter officielle du vice-Premier ministre israélien. Maintenant, elle est occupée par ZHC", ont indiqué les pirates, dont les tweets n'avaient pas été supprimés plusieurs heures après leur publication. ZHC, pour "Z Hacking Crew", est un collectif de hackers connu pour avoir mené de nombreuses attaques dans le cadre des opérations "#FreePalestine", "#FreeKashmir" (pour le Cachemire) et "#FreeChechnya" (pour la Tchétchénie).   

GET OUT OF PALESTINE > ISRAELI ZIONISTS! STOP THE ATTACKS! END THE SLAUGHTER OF INNOCENT PEOPLE!! POWER TO THE PEOPLE! #FREEPALESTINE #GAZA

— Silvan Shalom (@SilvanShalom) November 21, 2012

Benjamin Netanyahu is a Zionist murdering power crazed psychopath, supported by global psychopathic political elite. #FREEPALESTINE #GAZA

— Silvan Shalom (@SilvanShalom) November 21, 2012

CALLING PEOPLE OF THE WORLD. BOYCOTT ALL ISRAELI GOODS. PROTEST EVERYWHERE AGAINST THIS UNJUST WAR AND OCCUPATION. #GAZA

— Silvan Shalom (@SilvanShalom) November 21, 2012

Outre son compte Twitter, la page Facebook de l'homme politique, ainsi que ses comptes LinkedIn et YouTube, ont également été piratés par le groupe, a rapporté le collectif Anonymous dans un tweet.

"@anonrelations: Official Twitter, Facebook, Linkdin, youtube of #Israel's Vice Prime Minister #silvanshalom Hacked by ZHC, #OpIsrael"

— #OpIsrael (@Op_Israel) November 21, 2012

Selon le site internet de la chaîne russe Russia Today, le groupe ZHC revendique aussi le piratage de la boîte mail de Silvan Shalom, et prévoierait de publier d'ici peu des contacts personnels, des conversations et des documents appartenant au vice-Premier ministre.

Des attaques répétées sur des sites israéliens

Dimanche, le gouvernement israélien avait déjà admis avoir été la cible d'une cyber-attaque massive visant les sites internet d'institutions publiques, depuis le début de l'offensive sur Gaza : en quatre jours, Israël a "détecté 44 millions de cyber-attaques contre les sites web du gouvernement. Toutes les attaques ont été déjouées sauf une, qui avait pris pour cible un site internet qui a été paralysé pendant six ou sept minutes", avait indiqué le ministre des Finances, Yuval Steinitz.  

"Pendant trop longtemps, les Anonymous se sont contentés, comme le reste du monde, de regarder avec désespoir le traitement barbare, brutal et méprisable du peuple palestinien" par l'armée israélienne, avaient déclaré les Anonymous samedi dans un communiqué. "Quand le gouvernement israélien a menacé publiquement de couper internet et toutes les autres télécommunications entrant ou sortant de Gaza, il a franchi une ligne", selon le texte.

Le gouvernement israélien est à présent engagé dans une guerre sur "un deuxième front, celui des cyber-attaques contre Israël", avait alors déclaré le ministre des Finances.

Une guerre de la communication sur internet

Outre les attaques de pirates militants, la guerre de la communication entre les deux camps se déroule aussi en ligne. Depuis l'annonce par Tsahal sur Twitter du début de l'opération, Israéliens et Palestiniens utilisent internet pour communiquer, rassembler leurs soutiens, ou même pour s'interpeller. Ils tentent notamment d'exploiter les réseaux sociaux pour gagner la guerre de l'opinion publique dans le cadre de ce conflit, le plus grave depuis quatre ans.