Gaza : attaque élargie approuvée sur fond d'éclaircie diplomatique
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé, au cours d'une réunion présidée par le Premier ministre sortant Ehud Olmert, "la poursuite des opérations terrestres, y compris une troisième phase qui élargira l'offensive en pénétrant plus avant dans les zones peuplées" .
Dans le même temps Israël annonçait l'envoi d'émissaires au Caire pour discuter de propositions de cessez-le-feu formulées hier en Egypte par le président égyptien Hosni Moubarak, en coordination avec son homologue français Nicolas Sarkozy. Ce plan, qui bénéficie d'un large soutien international, prévoit notamment "un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée" afin de permettre l'ouverture de couloirs humanitaires, la poursuite des efforts égyptiens en vue d'une trêve permanente et des arrangements pour sécuriser les frontières de la bande de Gaza avant leur éventuelle réouverture.
Le gouvernement israélien espère que cette réunion organisée avec les Egyptiens mènera "à un accord sur la question de la contrebande d'armes qui créerait les conditions permettant de mettre fin à l'opération militaire à Gaza". Le Hamas a quant à lui fait part de ses "réserves", jugeant que le plan ne devait pas être considéré comme un tout, "à prendre ou à laisser".
A la suite de l'initiative égyptienne, Israël a interrompu ses bombardements sur Gaza-ville pour trois heures "pour des raisons humanitaires" . Une "nano-trêve" également observée par le Hamas, qui a cessé ses tirs de roquettes durant cette brève accalmie.
Pour les habitants de Gaza-ville, paralysée par douze jours de raids, cette pause a été l'occasion de se ravitailler dans les épiceries et les boulangeries... et d'enterrer leurs morts.
Si l'armée israélienne a annoncé que 78 camions d'aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza, les agences humanitaires dénoncent toujours une crise "totale" dans le territoire pauvre et surpeuplé, qui manque de denrées, de carburant et d'eau courante et souffre de coupures d'électricité. Amnesty International a accusé les deux parties de mettre les civils en danger alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé un accès permanent des secours aux victimes des combats.
L'offensive israélienne a coûté la vie à au moins 702 Palestiniens, dont 220
enfants, et fait quelque 3.100 blessés en douze jours, selon un nouveau bilan des services d'urgence.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.