Gamal et Alaa Moubarak, la chute des héritiers
Contrairement à leur père, les deux fils d'Hosni Moubarak, tous deux âgés de la cinquantaine, sont en détention au Caire, à la prison de Tora, dans le sud de la capitale, depuis la mi-avril. Etroitement liés au raïs, ils n'ont pas résisté à sa chute, en particulier le cadet, Gamal, depuis quelques années en orbite pour lui succéder.
Après une enfance avec son frère dans les palais d'Héliopolis, il se lance en parallèle dans la banque et dans la politique. Après ses études, il travaille à la Bank of America de Londres, avant de revenir en Egypte en 1995, suite à une tentative d'assassinat contre son père. Cadre dirigeant du PND, le parti de son père, il place ses hommes au parti et au gouvernement, et incarne une “nouvelle garde” face aux mandarins du régime. Ce réseau y est pour beaucoup dans la libéralisation à marche forcée de l'Egypte.
Perçu comme le chef de file d'une élite affairiste et corrompue, il est détesté du peuple. L'armée se méfie de ce prétendant à la charge suprême qui n'a pas de passé militaire. Il est l'artisan de la victoire électorale écrasante du PND aux élections législatives de novembre décembre. Mais le scrutin, entaché de graves soupçons de fraudes, provoque la colère des Egyptiens, qui renverseront le pouvoir quelques semaines plus tard.
Plus discret, Alaa s'est consacré aux affaires, en particulier dans l'immobilier, et fuyait caméras et micros. Son nom est souvent cité dans les enquêtes pour malversations ouvertes depuis la chute du régime. C'est la mort d'un de ses fils, âgé de 12 ans, qui avait bouleversé Hosni Moubarak en 2009.
Les deux hommes avaient une vision différente des évènements de janvier février, au point de se disputer très violemment quelques jours avant la chute du régime. Alaa reprochant à Gamal d'avoir poussé leur père à l'intransigeance.
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