François Fillon joue les VRP de l'atome au Proche-orient
Après le camouflet du nucléaire français à Abou Dhabi, la visite de François Fillon en Syrie et en Jordanie fait figure de timide retour dans la compétition. L'émirat du Golfe avait préféré un constructeur sud-coréen à Areva pour deux centrales nucléaires. C'est un marché de plusieurs milliards d'euros qui s'est envolé.
En partant d'Amann, Areva avait retrouvé quelques-unes de ses plumes perdues à Abou Dhabi. Le premier ministre a signé sept accords avec les Jordaniens, dont deux dans le nucléaire. Le plus important, un accord minier entre le gouvernement jordanien et Areva, porte sur un montant de 600 millions de dollars. Les autres textes portent sur des projets dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et des nouvelles technologies.
François Fillon a caressé le royaume hachémite dans le sens du poil, rappelant son rôle dans l'équilibre de la région. Alors que sa population est massivement originaire de Palestine, il est l'un des deux seuls pays arabes, avec l'Egypte, à avoir signé un traité de paix avec Israël. Cette diplomatique roucoulade s'accompagne d'une proposition de “partenariat global ambitieux” , commercial, d'investissement et technologique. La France est le premier exportateur non-arabe en Jordanie, mais le Premier ministre trouve encore cette position trop “modeste”.
La veille en Syrie, le ton était moins amoureux, malgré le rapprochement entre les deux pays, symbolisé par la visite controversée du président Bachar el-Assad en France. Si là aussi, François Fillon a parlé commerce, accompagné d'un aréopage de chefs d'entreprise, le ton était plus politique.
La Syrie, en effet, continue à soutenir l'Iran. Elle souligne qu'elle a toujours considéré que la maîtrise du nucléaire civil est un droit, en dépit des lourds soupçons qui pèsent sur le programme iranien. François Fillon a tout de même plaidé le sort de Clotilde Reiss, toujours retenue à l'ambassade de France à Téhéran, espérant que la Syrie jouerait un rôle d'intermédiaire.
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