En Iran, détourner de l'argent peut valoir la peine de mort
Trente-neuf accusés dans un scandale financier sans précédent ont été condamnés à de lourdes peines de prison, voire à la peine capitale.
Il s'agit du plus grand scandale financier qu'ait connu l'Iran, dans lequel 39 accusés étaient jugés. Et la justice iranienne, pas particulièrement connue pour sa clémence, a eu la main lourde. "Selon le verdict, quatre personnes ont été condamnées à mort", a déclaré lundi 30 juillet le procureur général du pays et porte-parole de la justice.
Outre ces quatre peines capitales, deux personnes ont été condamnées à la prison à vie et les autres à des peines de prison allant jusqu'à 25 ans d'emprisonnement. La plupart des accusés ont été condamnés pour corruption, active ou passive, en vue d'un enrichissement personnel, selon l'acte d'accusation. Les condamnés, dont l'identité n'a pas été révélée, peuvent faire appel.
Bataille politique au sommet de l'Etat
Au centre de ce scandale jugé depuis le mois de février, un petit groupe privé qui avait reçu, grâce à de fausses lettres de crédit obtenues par corruption ou trafic d'influence, d'énormes prêts des banques d'Etat pour racheter plusieurs grandes entreprises publiques. Le montant total de l'escroquerie aux dépens de plusieurs grandes banques iraniennes a été estimé à 2,6 milliards de dollars (2,12 milliards d'euros).
Cette affaire, révélée en septembre, a aussi alimenté pendant plusieurs semaines une bataille politique entre le courant ultraconservateur du régime, dominant le Parlement et le système judiciaire, et le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad. Le ministre de l'Economie, Shamseddine Hosseini, avait un temps été menacé de destitution, tandis que le principal conseiller de Mahmoud Ahmadinejad, Rahim Esfandiar Machaie, avait été accusé à mots couverts d'être mouillé dans le scandale.
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