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Egypte : trois morts dans des manifestations sans précédent contre Moubarak

Plusieurs villes d'Egypte ont connu des manifestations regroupant des milliers de personnes contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Trois personnes ont été tuées au cours des heurts violents qui les ont émaillé. Il s'agit de deux manifestants à Suez et d'un policier au Caire. De nombreux sites internet sont inaccessibles, dont Twitter, le site de mini-messagerie instantanée.
Article rédigé par franceinfo
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Trente-trois ans après son accession au pouvoir, le président égyptien Hosni Moubarak, 82 ans, connaît le plus important mouvement de contestation qu'ait connu l'Egypte depuis 30 ans. S'inspirant de l'exemple tunisien, des milliers d'opposants sont descendus dans la rue, face à un dispositif policier plus important encore, en particulier au Caire, où 30.000 policiers ont été déployés.

Canons à eau, gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc ont été utilisés pour tenter de contenir les manifestants. Baptisée “jour de colère” par ses organisateurs sur internet, la manifestation n'était pas autorisée par le pouvoir. Les cyber-activistes, en pointe dans la lutte contre Moubarak, ont voulu profiter d'un jour férié, en l'honneur de la police.

Les nombreux heurts violents ont fait trois morts. Deux manifestants à Suez, dont les corps portaient des traces de blessures par balles en caoutchouc, mais la cause de leur décès reste indéterminée. Au Caire, un policier a été tué, battu à mort par des manifestants, selon la télévision.

Des milliers de protestataires se sont réunis dans le pays. Criant “A bas Moubarak !”, ils ont déferlé dans l'artère centrale du Caire. Des affrontements ont eu lieu avec la police. Hors de la capitale, des manifestations ont rassemblé des centaines de personnes à Ismaïlia, dans le nord du Sinaï, à Suez et à Alexandrie. Un rassemblement de 200 personnes était signalé également à Mahalla el Koubra.

Le réseau de mini-messagerie Twitter, qui a beaucoup été utilisé en Tunisie, est inaccessible depuis l'Egypte, depuis l'ensemble des fournisseurs d'accès du pays, selon le conseil de surveillance herdict Web, de l'université de Harvard.

A Washington, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a lancé un appel à la retenue. Mais elle a toutefois estimé qu'il n'y avait pas danger pour le gouvernement : “Notre évaluation de la situation, c'est que le gouvernement, égyptien est stable et cherche les moyens de répondre aux besoins et intérêts légitimes du peuple égyptien”, a-t-elle ajouté.

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