Egypte : la contestation gagne le sud du pays
Place Tahrir au Caire, les manifestants ne lâchent pas prise. Campés en permanence au milieu de ce symbole de la contestation du pouvoir en place, leur opinion est inflexible. Ils maintiennent la pression pour obtenir des changements politiques d'envergure. L'Egypte rurale, restée un moment dans l'expectative, aspire elle aussi au changement.
Fermiers et travailleurs agricoles, qui arrachent de maigres revenus à la terre dans la vallée du Nil, ont observé les remous urbains qui ont ébranlé le pouvoir et beaucoup approuvent les jeunes "surfeurs du web" qui ont galvanisé le pays.
Si le pouvoir égyptien a promis lundi une hausse de 15% des salaires des
fonctionnaires et des pensions de retraite pour tenter de contrer la vague de mécontentement, il semblerait que cela ne suffise pas. Plusieurs mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail sont apparus dans le sud du pays. Aussitôt violemment réprimés par les forces de l'ordre.
La police a tiré à balles réelles mardi contre des manifestants dans la ville d'El Khargo, à plus de 400 kilomètres au sud du Caire. Trois personnes ont succombé à leurs blessures, plusieurs autres ont été blessées par balles. La foule en colère a réagi en mettant le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du parti du président Hosni Moubarak, le Parti national démocrate (PND). Les protestataires réclament le limogeage d'un haut responsable de la police locale accusé d'abus.
Caroline Caldier, avec agences
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