Egypte : Hosni Moubarak et ses fils plaident non coupables
ACTUALISE A 14h10 (Fin de la première journée de procès) :
L'ex-président égyptien Hosni Moubarak, dont la première journée de procès a eu lieu aujourd'hui, a présenté sa ligne de défense. Elle tient en deux mots : non coupable. Il est accusé de meurtre pour la répression des manifestations du début de l'année, qui a fait au moins 850 morts, motif pour lequel il risque la peine capitale. Il doit également répondre de faits de corruption massive, pour l'accaparement des richesses du pays. “Je rejette entièrement toutes ces accusations”, a lâché l'ancien chef d'Etat alité sur une civière dans la cage des accusés, parlant d'une voix rauque dans un micro qui lui a été tendu.
Quelques minutes avant, le procureur avait lancé que l'ancien président avait “eu l'intention de tuer de nombreux manifestants dans plusieurs gouvernorats qui protestaient pacifiquement contre la détérioration de leurs conditions de vie”. Il a estimé qu'Hosni Moubarak avait autorisé son ministre de l'Intérieur, Habib al-Adli, à tirer sur la foule à balles réelles. Selon lui, les meurtres avaient donc un caractère prémédité.
L'avocat de l'accusé, Me Farid al-Dib, devait aussi tenter de faire valoir que l'ex-raïs était trop faible et trop malade pour être jugé. Mais ses tentatives semblent avoir échoué, car Hosni Moubarak devrait rester au Caire durant toute la durée de son procès, selon l'agence de presse officielle Mena. Il restera à l'hôpital de l'académie de police “pour garantir sa présense” tout au long des débats, selon un responsable égyptien cité par l'agence.
Les deux fils d'Hosni Moubarak, Gamal et Alaa, ont emboîté le pas à leur père. En ce qui les concerne, le procureur a insisté sur les faits de corruption. Tenant des livres en main, probablement des exemplaires du Coran, ils ont protesté de leur innocence.
Par ailleurs, les avocats de la défense comptent défendre leur client en impliquant les actuels responsables de l'Etat. Ils ont demandé à entendre le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées et de fait chef de l'Etat, ainsi que l'ex-vice-président nommé par Hosni Moubarak pendant la crise, le général Omar Souleimane. Habib al-Adli est perçu comme l'homme qui a fait tirer sur la foule par des tireurs d'élite.
A l'extérieur de la salle d'audience, la tension est remontée d'un cran. La déclaration d'Hosni Moubarak a été accueillie par des cris, et les affrontements entre partisans et opposants de l'ancien chef de l'Etat ont lieu sporadiquement.
Le président a ajourné le procès. Les débats doivent reprendre le 15 août.
Grégoire Lecalot, avec agences
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