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Egypte : démonstration de force réussie contre Moubarak

La mobilisation dans les principales villes égyptiennes est impressionnante. Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak. Pour l'opposition aucun dialogue ne pourra s'engager avec le gouvernement tant que le président restera au pouvoir.
Article rédigé par franceinfo
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La "marche du million" n'a pas usurpé son nom. Le Caire, Alexandrie, Suez : d'immenses rassemblements ont eu lieu dans tout le pays. Des manifestations ont également été signalées dans d'autres villes du delta du Nil comme Tanta, Mansoura, Mahalla el Koubra, ainsi qu'à Ismaïlia, à l'entrée du canal de Suez.

Plus de 200.000 personnes se sont rassemblées place Tahrir dans le centre du Caire, haut lieu de la mobilisation. Après 30 ans au pouvoir, Hosni Moubarak cristallise tous les maux du pays. Les slogans reprennent depuis une semaine le même leitmotiv : "Qu'il parte, qu'il parte! Révolution, révolution partout!".

"Moubarak, pars en Arabie ou à Bahreïn!" , a scandé la foule massée petit à petit sur la place à partir de l'aube. Pauvreté, chômage, violation des libertés, corruption et verrouillage politique : Moubarak est la clé de voute du système selon la population et l'opposition .

L'armée ne s'oppose pas aux manifestants

L'armée, qui détient elle aussi les clés du pouvoir en Egypte, a jugé lundi "légitimes" les revendications des manifestants et elle s'est engagée à ne pas tirer sur la foule. Les soldats avaient déployé des barbelés aux abords de l'immense place, mais ils n'ont pas tenté quoi que ce soit face aux manifestants. Pour mobiliser, les organisateurs comptent sur le bouche-à-oreille, Internet restant bloqué et le service de messagerie mobile perturbé.

Un ex-diplomate américain Frank Wisner devait rencontrer au Caire de hauts dirigeants du régime. De son côté l'ambassadrice des Etats-Unis au Caire Margaret Scobey s'est entretenue au téléphone avec Mohamed ElBaradei, opposant au régime en place. "Il peut y avoir un dialogue mais il doit intervenir une fois que les exigences du peuple auront été remplies et la première d'entre elles est que le président Moubarak s'en aille", a dit l'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Caroline Caldier, avec agences

  • Tewfik Aclimandos, Egyptien, chercheur au Collège de France, estime au micro de Catherine Pottier que "Moubarak ne peut pas rester au pouvoir" :

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