Dix manifestants hostiles au président Saleh ont été tués par les forces de sécurité lors de heurts nocturnes à Sanaa
Ces nouveaux incidents portent à seize le nombre de morts au Yémen en 24 heures, ont indiqué jeudi des sources médicales.
Mercredi après-midi, des milliers de contestataires ont marché sur le siège de la présidence du gouvernement. Les forces de sécurité ont ouvert le feu, tuant deux manifestants. Des heurts ont suivi dans la nuit dans le secteur.
D'après plusieurs témoins, des militaires et des partisans du régime en civil ont ouvert le feu sur les milliers de manifestants qui avaient quitté la Place du Changement où ils campent depuis le 21 février, marchant sur le siège de la présidence du gouvernement. Les tirs ont visé les manifestants alors qu'ils se trouvaient à 200 mètres du bâtiment, jouxtant les locaux de la radio nationale, ont-ils ajouté.
"Le peuple veut marcher sur le palais du président", répétaient les manifestants. Le siège de la présidence est situé à une courte distance du siège de la présidence du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle SABA, le ministère de l'Intérieur a affirmé que les contestataires avaient tenté de "prendre d'assaut les sièges de la radio et du gouvernement", accusant des hommes armés relevant de l'opposition d'avoir ouvert le feu.
Jeudi matin, la situation était extrêmement tendue aux abords de la place du Changement, épicentre de la contestation contre le régime, selon des témoins. Comme à Sanaa, les manifestants dans plusieurs autres villes du pays ont marché mercredi sur des bâtiments officiels.
La répression du mouvement de protestation réclamant le départ du président Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, a fait au moins 173 morts depuis fin janvier, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources médicales et de sécurité yéménites.
La tension demeure vive à Taez
A Taez, à environ 250 km au sud de Sanaa, un foyer de la révolte contre le président Saleh, deux personnes ont été tuées mercredi. A Hodeida (ouest), sur la mer Rouge, un manifestant avait été tué par des tirs de la police, alors qu'à Dhamar (100 km au sud de Sanaa), un autre contestataire a trouvé la mort.
Taez, troisième ville du Yémen, est devenue un épicentre de la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh, qui secoue le pays depuis fin janvier. Plusieurs morts y ont été signalés ces derniers jours.
Un plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) semble dans l'impasse.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.