Affaire Kashoggi : un haut responsable saoudien dément avoir menacé de mort une rapporteuse de l'ONU
Dans un entretien au "Guardian", Agnès Callamard, chargée à l'ONU d'enquêter sur le meurtre du journaliste saoudien, avait révélé avoir fait l'objet de menaces de mort de la part d'un responsable saoudien.
Il ne se souvient pas de la conversation exacte, mais dément "dans les termes les plus forts". Un haut responsable saoudien a démenti, jeudi 25 mars, avoir proféré des menaces de mort à l'encontre de la rapporteuse de l'ONU, Agnès Callamard, à la suite de son enquête sur l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Lors d'une réunion avec des responsables de l'ONU à Genève en janvier 2020, un haut responsable saoudien a menacé à deux reprises de "prendre soin" de la Française si les Nations unies ne freinaient pas ses ardeurs, a rapporté cette semaine le quotidien The Guardian (en anglais).
L'ONU confirme les menaces
Sans nommer le responsable saoudien, la rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires a déclaré au journal britannique que le commentaire était perçu par ses collègues basés à Genève comme une "menace de mort". "Bien que je ne me souvienne pas des conversations exactes, je n'aurais jamais voulu nuire à une personne nommée par l'ONU, ou à qui que ce soit d'ailleurs", a écrit sur Twitter le chef de la commission des droits de l'Homme d'Arabie saoudite, Awwad Alawwad.
I reject this suggestion in the strongest terms. While I cannot recall the exact conversations, I never would have desired or threatened any harm upon a U.N.-appointed individual, or anyone for that matter.
— عواد بن صالح العواد Awwad Alawwad (@AwwadSAlawwad) March 25, 2021
"Je rejette cette suggestion dans les termes les plus forts", a écrit cet ancien ministre saoudien, se disant "découragé par le fait que tout ce que j'ai dit puisse être interprété comme une menace". Rupert Colville, porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU à Genève, a confirmé que "les détails de l'article du Guardian sur la menace visant Agnes Callamard étaient exacts". L'organe de l'ONU avait informé Callamard de la menace, a-t-il ajouté dans un communiqué à l'AFP.
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