Affaire Jamal Khashoggi : les enfants du journaliste saoudien "pardonnent" aux assassins de leur père
L'homme, très critique du régime du pays, avait été tué en octobre 2018 dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
C'est une phrase qui pourrait permettre aux accusés d'échapper à la peine de mort. Les enfants du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ont déclaré, vendredi 22 mai, qu'ils "pardonnaient" aux assassins de leur père. "Nous, les enfants du martyr Jamal Khashoggi, annonçons que nous pardonnons à ceux qui ont tué notre père", ont-ils écrit sur Twitter.
— salah khashoggi (@salahkhashoggi) May 21, 2020
L'ancien collaborateur du quotidien américain Washington Post avait été assassiné et son corps découpé en morceaux le 2 octobre 2018 à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (Turquie), où il s'était rendu pour récupérer un document. A l'issue d'un procès opaque, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois condamnés à des peines de prison.
Aucune réaction de Ryad
Les autorités saoudiennes n'ont pas publiquement réagi à cette annonce de Salah Khashoggi. Le fils aîné du journaliste, qui vit toujours en Arabie saoudite, a toujours nié un quelconque arrangement financier avec le pouvoir. "Cela signifie principalement que les assassins éviteront la peine capitale puisque c'est un droit que la famille détient [selon la loi islamique] par le pardon", a estimé sur Twitter Ali Shihabi, auteur et analyste saoudien proche du gouvernement.
Par le passé, Salah Khashoggi, l'un des quatre enfants du journaliste, avait déjà assuré avoir "pleinement confiance" dans le système judiciaire saoudien, critiquant les opposants qui, selon lui, cherchaient à exploiter cette affaire. En avril 2019, le Washington Post avait assuré que les enfants du journaliste assassiné, y compris Salah, avaient reçu des maisons de plusieurs millions de dollars et étaient payés des milliers de dollars par mois par les autorités. La famille avait alors démenti.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.