Deux civils ont été tués lundi à l'aube par les forces de sécurité à Hama, ville rebelle du centre de la Syrie
Hier, l'armée syrienne avait lancé un assaut tuant au moins 100 civils. Des observateurs voient dans l'attaque de Hama une tentative de Bachar al Assad pour mater la révolte avant le mois de jeûne du ramadan, qui débute lundi.
Hama est un des foyers de la contestation contre le régime syrien qui aurait fait 1.634 morts depuis la mi-mars.
"Des tirs nourris ont été entendus à l'aube dans le quartier de Hamidiyé à Hama. Deux personnes sont mortes lors des perquisitions des forces de sécurité dans ce quartier", a affirmé M. Abdel Rahmane, indiquant que les deux personnes ont été touchées à la tête.
Au total, 139 personnes ont trouvé la mort dimanche à travers la Syrie, touchés par des tirs des forces de sécurité, deux nouveaux morts ayant été recensés près de Hama et un troisième près de Damas, à Kessoua.
"Deux personnes ont été tuées par les milices loyales au régime dans le village de Maar Daftine près de Hama, et une troisième à Kessoua, près de Damas", a affirmé l'OSDH.
Le pouvoir tente depuis plusieurs semaines de soumettre Hama, ville rebelle située à 210 km au nord de Damas, qui a connu plusieurs immenses manifestations contre le pouvoir réunissant jusqu'à plus de 500.000 personnes, selon des militants.
La répression aurait fait plus de 1.630 morts
Lancé à la mi-mars dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, le mouvement de contestation aurait fait 1.634 morts, selon un récent rapport de l'ONG Avaaz, qui avance également le nombre de 2.918 disparus.
Il y aurait eu également plus de 25.000 personnes arrêtées, dont la moitié serait toujours derrière les barreaux.
Réactions internationales
"Horrifié" par l'offensive de l'armée syrienne contre les manifestants et le nombre des victimes, le Président Barack Obama a assuré que Washington continuerait à maintenir le régime de Bachar al-Assad sous pression et veut isoler Bachar al-Assad.
Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a réclamé dimanche une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, ajoutant que "l'Italie appelle à la cessation immédiate des violences" en cette veille de ramadan.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a condamné dimanche "avec la plus extrême fermeté" la poursuite de la répression en Syrie, "particulièrement inacceptable en cette veille du mois de ramadan".
Le PS a condamné, par la voix de Jean-Christophe Cambadélis, "la recrudescence des violences à l'encontre de la contestation démocratique en Syrie", et demandé la saisie de la Cour Pénale internationale (CPI). Pour M. Cambadélis, "la communauté internationale doit se saisir et mettre un terme à ces exactions. L'ONU comme l'Union européenne doivent immédiatement décider de mesures fortes et contraindre le régime syrien à mettre fin à ces exactions".
Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, "une telle action contre des civils qui ont manifesté en masse et pacifiquement pendant plusieurs semaines n'a aucune justification".
Son homologue allemand Guido Westerwelle a demandé au président Assad "de mettre immédiatement fin aux violences contre les manifestants pacifistes", le menaçant de nouvelles sanctions européennes.
La représentante de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est déclarée "choquée" par la mort de nombreux civils lors d'une intervention de l'armée syrienne dans la ville de
Hama, dénoncée comme un "massacre" par le président du Parlement européen Jerzy
Buzek.
Appel à de nouvelles manifestations
"La Syrie est en sang", ont dénoncé les militants du site internet "Syrian Revolution 2011", moteur de la contestation, appelant à des "manifestations de représailles" dimanche soir à la sortie des mosquées après les "Tarawih", les prières nocturnes pendant le ramadan qui commence dans la soirée.
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