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Ces trésors historiques découverts grâce à des tempêtes

Le déchaînement des éléments a parfois du bon. Les intempéries de cet hiver ont permis plusieurs découvertes archéologiques.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La plage d'Oostende (Belgique) mangée par la tempête Xaver, le 6 décembre 2013. (KURT DESPLENTER / BELGA / AFP)

Une série de tempêtes exceptionnelle a balayé le nord-ouest de l'Europe depuis le début de l'hiver. Les caprices du ciel ont provoqué des inondations historiques et d'importants dégâts en Bretagne mais aussi outre-Manche.

La force des vents et la quantité de précipitations ont aussi partiellement redessiné les côtes. Par endroits, la mer en se retirant a révélé des trésors archéologiques. Les tempêtes ont parfois du bon.

Des forêts préhistoriques englouties en Angleterre

Dans le sud-ouest de l'Angleterre, en Cornouailles, la baie de Mount a changé de visage en quelques semaines après les tempêtes qui n'ont cessé de s'abattre sur le Royaume-Uni. A marée basse, des troncs de pins, de chênes et de hêtres de 2 à 5 m émergent. Des tests carbone ont permis leur datation : ils ont 4 000 à 6 000 ans. Les géologues connaissaient l'existence de cette forêt, mais elle était très rarement visible.

Même constat sur la côte galloise, où d'imposantes racines ancrées dans le sable et des centaines de troncs de chênes, disparus il y a environ 4 500 ans, ont refait surface dans la baie de Cardigan. Il pourrait s'agir de la forêt du mythique royaume de "Cantre'r Gwaelod", un territoire fertile qui se serait étendu jusqu'à plus de 30 km à l'ouest des côtes actuelles, avant d'être submergé par les eaux.

"Ces forêts existaient encore il y a 4 ou 5 000 ans quand le climat était un peu plus chaud qu'aujourd'hui. Elles n'étaient pas inondées à la fin de la dernière glaciation qui s'est produite il y a environ 12 000 ans", explique le National Trust, un organisme chargé de la conservation d'une partie des côtes anglaises et galloises. 

Des photos de ces paysages étranges circulent sur Twitter.

Des armes de la seconde guerre mondiale en Bretagne

Début janvier, la Bretagne ressort meurtrie d'une des nombreuses tempêtes hivernales qui la frappent. Le beau temps revenu sur le Morbihan, un habitant de Locmariaquer se promène sur la plage. Il remarque que l'océan a englouti le sable sous un blockhaus construit par les nazis et fait une découverte : 80 obus de calibre 105, à l'air libre.

"On en avait déjà trouvé à cet endroit" mais "c'est la première fois que l'on en trouve autant", confie l'homme au micro de France info.

Le promeneur, qui s'avère être un adjoint au maire de la commune, donne l'alerte. Un périmètre de sécurité est mis en place. Des démineurs interviennent pour sécuriser les lieux. Cinq kilos d'explosifs sont neutralisés. 

  (SOPHIE PAITIER / MAXPPP)

Des vestiges romains en Belgique

Le 5 décembre 2013, la tempête Xaver traverse le plat pays. Les éléments se déchaînent sur les côtes. La mer est démontée, les pluies diluviennes et le vent souffle en rafales. Une fois Xaver passée, l'Institut flamand pour la mer fait une découverte : des tessons d'époque romaine sont mis au jour sur la plage d'Oosteroever, entre Ostende et Bredene. Une première selon les scientifiques qui effectuent régulièrement des fouilles archéologiques dans le secteur, raconte RTL.be à la veille de Noël.

Des traces de pas préhistoriques en Angleterre

Début février, la mer du Nord est agitée. Une forte houle s'abat sur les côtes du Norfolk, dans l'est du Royaume-Uni, et grignote les plages, notamment celle de Happisburgh. Lorsque l'eau se retire, découvrant la roche sous le sable, des creux de forme allongée apparaissent et intriguent les scientifiques. 

Un balayage 3D de l'empreinte est réalisé. L'analyse détaillée des images révèle la nature exacte de ces trous. Il s'agit d'empreintes de pas humaines, peut-être celles de cinq personnes, un adulte de sexe masculin et des enfants.

Leur datation permet d'établir l'importance de la découverte archéologique : ces empreintes datent de plus de 800 000 ans, ce qui en fait les traces de pas les plus anciennes jamais retrouvées hors du continent africain. Selon le British Museum, leur mise au jour "va réécrire notre compréhension de l'occupation humaine en Angleterre et dans toute l'Europe", rapporte la BBC (en anglais), photos à l'appui.

Bonus : une statue antique en Israël

L'Europe n'a pas le privilège des découvertes archéologiques faites grâce au déchaînement des éléments. L'hiver 2013-2014, non plus. En décembre 2010, une tempête balaie les côtes orientales de la Méditerranée. Elle provoque l'effondrement d'une falaise à Ashkelon, dans le sud d'Israël. Et révèle une statue de femme en marbre de l'époque romaine. Libération y consacrait alors un diaporama.

  (AMIR COHEN / REUTERS)

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