Benoit XVI et Israël : rendez-vous manqué
Benoit XVI terminait ce matin son pèlerinage en Terre sainte. Avant de reprendre l'avion pour Rome, le pape s'est recueilli dans l’Eglise du Saint Sépulcre de Jérusalem.
_ Répondant implicitement à ceux qui avaient critiqué la "froideur" de son discours à Yad Vashem, il a souligné dans sa dernière déclaration sur le sol hébreu, que les Juifs avaient été "brutalement exterminés par un régime sans Dieu, qui a propagé une idéologie d'antisémitisme et de haine. Ce
chapitre épouvantable de l'histoire ne doit jamais être oublié ou nié".
C'est la dernière étape d'un voyage qui restera comme l'un des plus politiques du chef de l'Eglise catholique. Après son soutien à la béatification du pape Pie XII et la levée de l'excommunication de l'évêque Williamson, Benoit XVI s'est d'abord efforcé pendant ces huit derniers jours de rassurer ses interlocuteurs, à commencer par Benjamin Netanyahu. Sa rencontre avec le Premier ministre israélien fut courtoise. Tous deux ont reconnu la nécessité de "faire avancer les relations diplomatiques entre Israël et le Vatican et la compréhension entre le judaïsme et le christianisme". Mais Benoit XVI repartira en donnant l'image d'un pape distant et surtout pro-palestinien.
Lundi, certains Israéliens regrettaient déjà un manque d'empathie et de chaleur lors du discours papale au mémorial de Yad Vashem, érigé à la mémoire des six millions de victimes de l'Holocauste. Son président Meir Lau déplorait alors " un manque d'expression de solidarité avec les souffrances du peuple juif ".
Cette semaine de voyage a de nouveau relancé la polémique sur la jeunesse du pape, le président du parlement évoquant le "fardeau" porté par Benoit XVI, "en tant que jeune Allemand ayant rejoint les Jeunesses hitlériennes et en tant qu'adulte ayant rejoint l'armée d'Hitler". Le Vatican s'est fendu d'un communiqué afin de s'expliquer sur la question.
En visite en Cisjordanie, le pape a critiqué le mur de séparation érigé par Israël, et a prié pour que le blocus sur Gaza soit levé. Il a aussi rencontré des enfants dont les parents sont détenus dans des prisons israéliennes. "Un équilibre" avec la rencontre, quelques jours plus tôt, des parents de Gilad Shalit, détenu depuis 2006 par le Hamas.
Mais le principal désaccord entre Benjamin Netanyahu et Benoit XVI concernait la souveraineté des Territoires palestiniens. En réaffirmant une nouvelle fois son soutien à la création d'un Etat indépendant, le souverain pontife s'est attiré les foudres des autorités israéliennes : le ministère de l'Intérieur a refusé 500 demandes de visas pour des prêtres palestiniens.
Fabien Magnenou, avec agences
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