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Bataille de Mossoul : Selon Handicap International, 200 000 personnes pourraient être déplacées

Les forces de la coalition tentent de reprendre la ville de Mossoul à Daech, en Irak. Une guerre qui pousse des milliers de civils à partir. Handicap International estime que 200 000 personnes pourraient être déplacées dans les deux prochaines semaines.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des familles entières se dirigent vers des camps de réfugiés, comme ici à Qayyarah, au sud de Mossoul, le 22 octobre 2016. (BULENT KILIC / AFP)

Les forces de la coalition se rapprochent de plus en plus de la ville de Mossoul, au nord de l'Irak, pour tenter de la reprendre aux combattants de Daech. L'ONG Handicap International s'inquiète du sort des milliers de civils sur place. Sur franceinfo dimanche 23 octobre, Fanny Mraz, chef de mission en Irak pour Handicap International, a estimé que "200 000 personnes pourraient être déplacées dans les deux prochaines semaines."

franceinfo : Quelle est la situation sur place ?

Fanny Mraz : Les opérations militaires ont débuté il y a une semaine. Deux jours après, nous avons déjà témoigné des premiers déplacements de population, qui peuvent être estimés à 5 000 personnes. On estime maintenant que 200 000 personnes pourraient être déplacées dans les deux prochaines semaines.

Les autorités demandent à la population de rester à l'intérieur de Mossoul, vous le comprenez ?

Notre message en tant qu'humanitaires, c'est d'encourager les parties à assurer la protection des civils, et à mettre en place dès que possible un couloir humanitaire pour permettre aux populations de sortir de la ville en toute sécurité.

Qu'est-ce qui est fait pour les accueillir à l'extérieur ?

Plusieurs sites de déplacement ont été identifiés par le gouvernement et l'organisme de coordination humanitaire. Ces camps sont en construction, l'assistance humanitaire est en train de se mettre en place avec la construction des abris, et la mise en place des services humanitaires pour les déplacés.

Que fait Handicap International concrètement sur place ?

Notre cible, ce sont les populations les plus vulnérables : les personnes blessées, handicapées, et les personnes qui ont subi un traumatisme psychologique. Nous mettons en place des activités de kinésithérapie, de soutien psycho-social, et aussi, nous faisons de la sensibilisation sur les risques liés aux explosifs de guerre, et aux engins explosifs improvisés, pour toute la population.

Il y a beaucoup d'engins explosifs sur place ?

Oui, il y en a énormément, mais c'est difficile d'avoir des chiffres, car c'est quelque chose de nouveau et qui n'est pas encore quantifié à ce jour. Par contre, on intervient déjà dans des zones qui ont été reprises par les forces irakiennes et on témoigne de beaucoup de pièges qui visent à mettre en difficulté des civils. Ces explosifs peuvent être dissimulés sous terre, dans des jerricanes, dans des cafetières, sur des poignées de porte (...) Ces explosifs peuvent rester actifs pendant des décennies, c'est quelque chose qui reste même après le conflit et donc c'est un aspect humanitaire qui dure pendant longtemps.

Votre ONG a besoin de financements ?

Les financements, c'est un énorme challenge, par l'ampleur des besoins et la diversité des besoins. On est aujourd'hui bien en deçà de ce dont on aurait besoin pour pouvoir fournir un service adapté aux populations civiles. On appelle à une mobilisation de tous sur cette crise qui peut être la plus grande crise humanitaire de l'année 2016 et donc on appelle tout le monde à se mobiliser en aidant Handicap International.

"Les premiers déplacements de population peuvent être estimés à 5 000 personnes" (Fanny Mraz, Handicap International)

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