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Alors que les pro-Kadhafi contre-attaquaient vendredi dans la Vallée rouge, les troupes du CNT ont attaqué Bani Walid

Les dirigeants du Conseil national de transition avaient donné jusqu'à samedi aux kadhafistes pour déposer les armes dans plusieurs villes résistantes sous peine d'assauts.Mais les anti-Kadhafi positionnés autour de Bani Walid, à 150 km au sud-est de Tripoli, ont décidé de ne pas attendre la fin de l'ultimatum en disant vouloir protéger les civils.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des combattants du CNT acclament des membres de la tribu Warfalla, à Tripoli, le 9 septembre 2011 (AFP/PATRICK BAZ)

Les dirigeants du Conseil national de transition avaient donné jusqu'à samedi aux kadhafistes pour déposer les armes dans plusieurs villes résistantes sous peine d'assauts.

Mais les anti-Kadhafi positionnés autour de Bani Walid, à 150 km au sud-est de Tripoli, ont décidé de ne pas attendre la fin de l'ultimatum en disant vouloir protéger les civils.

Un haut commandant des nouvelles autorités libyennes a affirmé vendredi que les négociations pour la reddition pacifique des derniers bastions de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi étaient dans l'impasse, affirmant qu'une offensive semblait "imminente".

"Jusqu'à présent, les négociations n'ont pas produit de résultat et une action militaire serait imminente en cas d'échec des discussions", a dit à l'AFP le commandant Salem Jeha, un influent membre du conseil militaire de Misrata, à quelques heures de l'expiration samedi de l'ultimatum lancé aux pro-Kadhafi pour se rendre. Selon ce commandant, une opération militaire pourrait "commencer à n'importe quel moment". "Nous n'allons pas attendre indéfiniment", a-t-il dit.

Les combats dans la Vallée rouge
Dans la Vallée rouge, l'arrivée d'une dizaine de véhicules pro-Kadhafi a marqué vendredi le début de la contre-offensive, alors que les rebelles avaient pris cette vallée la veille. Pendant toute la journée, des dizaines de combattants du nouveau régime ont tenu leurs positions, rassemblés à l'abri le long de la route, derrière deux bâtiments à la sortie de la ville, et riposté au canon anti-aérien. Au moins un a été blessé, selon le journaliste de l'AFP sur place.

En fin d'après-midi, les combats sont devenus plus sporadiques, et les forces du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion qui a renversé le régime Kadhafi, semblaient même avoir repris l'initiative. Des canons de 106 mm ont pris position en première ligne et pilonnaient à intervalles réguliers les positions des pro-Kadhafi.

Avant la tombée de la nuit, d'intenses combats ont repris dans le faubourg ouest de la Vallée rouge, avant de baisser d'intensité une heure plus tard.

Les forces pro-Kadhafi se trouvaient désormais à moins de 2 km des forces pro-CNT. Celles-ci avaient tenté d'avancer pour soulager la pression mais s'étaient retrouvées bloquées en raison de l'intensité du feu du camp adverse. "La contre-attaque des kadhafistes était en représailles à l'avancée des révolutionnaires jeudi au cours de laquelle les forces fidèles à Kadhafi ont perdu 25 hommes", selon le commandant Selim Nabouss.

Un no man's land sépare les belligérants, qui pouvaient se voir à la jumelle, dissimulés dans les rares habitations parsemées au bord de la route ou sur les hauteurs des dunes de sable.

Début d'opérations à Bani Walid
A Bani Walid, "des cellules dormantes des révolutionnaires sont entrées en action et des combats ont lieu (...) dans les rues de la ville", a déclaré Abdallah Kenchil, chef des négociations du côté du CNT, précisant que les forces du CNT à l'extérieur étaient à 1 km de la ville.

Quelques heures plus tôt, le commandant Abdallah al-Khzami, revenant du front, avait évoqué "des combats acharnés entre nos forces et les pro-Kadhafi" tout près de Bani Walid, alors que des convois transportant des munitions, des armes et des hommes armés sont passés en nombre en direction de la ville.

Un haut commandant des nouvelles autorités libyennes a affirmé vendredi que les négociations pour la reddition pacifique des derniers bastions de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi étaient dans l'impasse, affirmant qu'une offensive semblait "imminente".

Autres lieux d'affrontements
Un autre point chaud se situait au sud de Misrata, avec l'immense oasis de Djofra qui abrite trois villes (Houn, Sokra et Waddan) et "280 gros dépôts d'armes et de munitions" à 300 km au sud de Misrata.

Des milliers de combattants pro-CNT -entre 12.000 et 18.000 selon les sources- se sont d'ailleurs rassemblés à Misrata, bien armés et bien équipés, en vue de combats aussi bien dans le désert au sud que sur la côte en direction de Syrte.

Outre la chute des dernières poches de résistance, les nouvelles autorités espèrent aussi mettre rapidement la main sur Mouammar Kadhafi, l'ancien "Guide" qui semble n'avoir désormais que deux options: se cacher dans l'immense désert libyen ou fuir vers un pays voisin. Alors que plusieurs proches de Mouammar Kadhafi ont fui au Niger, Niamey a assuré qu'il respecterait ses engagements vis-à-vis des tribunaux internationaux concernant des pro-Kadhafi recherchés et présents sur son sol.

Le "ministre" de la justice au CNT, Mohammed al-Allagy, a affirmé que la Libye demanderait l'extradition des responsables du régime qui ont fui au Niger. Trois nouveaux généraux libyens proches de Kadhafi sont d'ailleurs arrivés jeudi soir à Agadez, dans le nord du Niger.

A Tripoli, lors de la prière de vendredi Place des martyrs, l'imam Abdel Ghani Abou Ghrass a souligné "le caractère islamique" de la Libye et ajouté que la future Libye devrait "être gouvernée conformément à la charia".

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