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Ahmadinejad durcit le ton avec l'Occident

Nouvelle saillie du président iranien : selon lui, Barack Obama se comporte comme son prédécesseur George W. Bush et doit s'excuser publiquement pour son ingérence. Ahmadinejad a égratigné ce matin les Etats-Unis, mais aussi plusieurs pays d'Europe, dont la Grande Bretagne.
Article rédigé par franceinfo
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Le président américain, qui affichait jusqu'ici une approche prudente de la crise iranienne, tiraillé entre sympathie pour les manifestants et désir de ne pas s'ingérer dans les affaires de Téhéran a changé de ton mardi. Il s'est dit "outré et choqué" par la violence de la répression après la contestation par la rue des résultats de la présidentielle. Saluant le "courage" des manifestants de l'opposition, Barack Obama a aussi appelé Téhéran à "gouverner par le consensus et non par la force".

La réaction de Mahmoud Ahmadinejad n'a pas trainé. Le président américain "a commis une erreur en disant ces choses (...) Pourquoi est-il tombé dans ce piège et a-t-il répété ce que disait Bush?", a déclaré ce matin le président iranien.

"Que reste-t-il à discuter ?"

"J'espère que vous éviterez de vous ingérer dans les affaires iraniennes et que vous exprimerez vos regrets de telle manière que la nation iranienne en soit informée", a-t-il ajouté, s'adressant directement à Barack Obama. "Voulez-vous parler (avec l'Iran) sur ce ton-là ? Si telle est votre attitude, alors que reste-t-il à discuter ?" a conclu Mahmoud Ahmadinejad.

Le président iranien a par ailleurs lancé une nouvelle charge contre la Grande Bretagne et certains pays européens, qui ont eux aussi sévèrement critiqué la répression des manifestants, les accusant d'être "dirigés par une bande d'attardés politiques."

L'impossible dialogue

Depuis son élection, Barack Obama a manifesté son désir de dialoguer avec les autorités iraniennes. Mais les espoirs du président américain et de l'Occident d'entamer des discussions avec Téhéran au sujet de son programme nucléaire semblent bel et bien douchés, Mahmoud Ahmadinejad accusant Londres et Washington d'être à l'origine des pressions de la rue.

Réponse du secrétaire au Foreign Office britannique David Miliband : "La vérité, c'est qu'il existe une crise de crédibilité entre le gouvernement iranien et son propre peuple. Ce n'est pas une crise entre l'Iran et l'Amérique, ou l'Iran et la Grande-Bretagne, quand bien même le gouvernement iranien s'efforce de le suggérer".

Un redécoupage géopolitique?

Selon plusieurs analystes, la crise politique en Iran pourrait gêner les ambitions régionales de Téhéran, après une décennie marquée par un accroissement de son influence, via le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. Dans ce contexte, le rétablissement d'un ambassadeur américain en Syrie et le rapprochement prudent de Washington avec Damas n'est pas innocent.

Ce que n'a pas manqué de noter un éditorialiste du Washington Post. Pour David Ignatius, l'emprise des Mollahs sur le pouvoir s'affaiblit et "il existe de nouvelles opportunités d'éloigner certains de leurs alliés" .

Anne Jocteur Monrozier

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