A. Juppé a dénoncé "le silence inacceptable" du Conseil de sécurité face aux "crimes contre l'humanité" commis en Syrie
Le ministre des Affaires étrangères s'exprimait lundi devant le Conseil des relations étrangères (CFR), un centre de réflexion américain, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Les membres permanents du Conseil de sécurité sont profondément divisés dans leur attitude face à la répression en Syrie. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France souhaitent le départ du président Bachar Al Assad. Ces pays demandent que l'ONU condamne le régime. La Russie, proche alliée de la Syrie, et la Chine y sont opposées.
Le président français, Nicolas Sarkozy, a dédié "à tous ceux qui espèrent" une "Syrie libre" la visite qu'il a effectuée le 15 septembre en Libye, en compagnie du premier ministre britannique David Cameron.
La répression se poursuit
Dans le même temps, la répression se poursuit. Cinq civils ont été tués lundi par des tirs des forces de sécurité pendant des perquisitions à Al Houla, dans la province de Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Par ailleurs, un jeune homme de 26 ans est décédé lundi à Irbin, dans la province de Damas, des suite de blessures subies dimanche lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu pendant des funérailles, selon des militants.
Dimanche soir, des manifestations nocturnes appelant à la chute du président Bachar Al Assad ont eu lieu dans plusieurs villes syriennes, dont Daël, dans le gouvernorat de Deraa (sud) et dans plusieurs quartiers de Homs, toujours selon des témoignages de militants cités par l'AFP.
Les forces de l'ordre ont en outre procédé à un grand nombre d'arrestations dans la province d'Alep (nord), deuxième ville de Syrie, à Deir Ezzor (est) et dans les villes côtières de Lattaquié et Banias.
Les autorités syriennes continuent de réprimer la révolte contre le régime qui secoue le pays depuis le 15 mars. Selon l'ONU, les violences ont fait au moins 2600 morts, en grande majorité des civils.
Quel avenir pour l'opposition laïque ?
L'opposition laïque syrienne, réunie à Paris, a appelé l'ONU à adopter une résolution pour "protéger les civils" en Syrie.
La Coalition des forces laïques et démocratiques syriennes (CFLD), une formation de partis d'opposition assyriens ou syriaques (chrétiens), kurdes (musulmans) et arabes (musulmans ou chrétiens), tous laïcs, souhaitait au départ appeler à une "intervention étrangère".
Mais une partie d'entre eux craignant des répercussions pour leur communauté en Syrie, ces organisations se sont contentées d'un appel à la "protection des populations" sur le modèle de la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye.
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